30ème DIM O

La Loi donnée dans l’Ancien Testament n’a pas changé avec le Christ. Jésus ajoutera simplement aimez-vous comme je vous ai aimés… Dieu nous a fait libres et nous donne la loi comme un chemin pour faire grandir l’homme en humanité en l’élevant vers Dieu. Grandir en humanité, c’est la même chose que grandir en divinité et en sainteté. Plus je progresse dans le chemin de la Loi, plus je me rapproche de ce qu’est Dieu : amour et vérité, paix et justice. Tout cela va s’accomplir sur la croix en la personne de Jésus Christ.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, tu aimeras ton prochain…

Est-il possible de tout donner à Dieu ?

Pouvons-nous, effectivement, rendre égal au nôtre notre amour pour le prochain ? Tout simplement, non !

Nous pourrions ainsi aimer à mi-temps, à quart de temps, en demi-teinte, un peu, pas beaucoup, non plus…

Oui, nous le pouvons, et c’est ce que nous faisons la plupart du temps.

Nous essayons d’aménager notre amour pour Dieu et pour le prochain, afin de ne pas nous laisser déborder, submerger, absorber complètement.

N’est-il pas vrai que nous disons avec une pointe d’humour : si on lui donne le doigt, il vous prend le bras ?

De notre point de vue humain, nos attitudes sont explicables. Nous agissons ainsi pour nous protéger et trouver l’équilibre entre vivre avec les autres et demeurer bien dans sa peau. Mais cela n’est pas suffisant !

Il manque la générosité ! Sans elle, toute relation est mesquine, étriquée, sans élan, sans avenir… Si je commençais une relation avec quelqu’un en regardant d’abord mes propres besoins ? Si je commençais par écouter ce que je veux, ce qui me fait plaisir ? Si je m’évitais à tout prix le risque d’être déçu, les liens profonds, les vrais, avec l’autre, ne se noueraient jamais !

Pour construire une relation durable, sincère, intense, désintéressée, il est indispensable au préalable et durant cette relation, d’être généreux.

C’est la condition essentielle pour dépasser l’égoïsme : d’abord le nôtre, et ensuite, celui de la personne en face.

Il faut donc vouloir aimer à corps perdu, de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, afin que l’amour déploie un jour pleinement ses ailes, devenant ainsi la source et le moteur de notre existence.

Aimons-nous toujours Dieu comme au premier jour, quand nous l’avons découvert lors de notre première communion ou pendant une révélation personnelle ou une prière intime ?

Est-il bien toujours la source de notre dynamisme, de notre vie ?

Et pour notre prochain, au préalable avons-nous le cœur sur la main ?

Je vous laisse répondre dans l’intimité de votre cœur… le christianisme ne fait que commencer en nous….

Un vieux rabbin demandait à ses disciples comment ils pouvaient dire quand la nuit était finie et que le jour avait commencé. « Serait-ce », demanda l’un des étudiants

« quand on peut voir un animal au loin et distinguer si c’est un mouton ou un chien ?» « Non », répondit le rabbin. « Serait-ce lorsqu’on peut distinguer un fil noir d’un fil blanc ? » proposa un autre. « Pas davantage » rétorqua le rabbin. « Alors, quand est-ce ?» demandaient les élèves. « C’est quand vous pouvez voir le visage de n’importe quel homme ou femme et voir que c’est votre frère ou votre sœur. Car, si vous ne pouvez pas voir cela, c’est encore la nuit. »

 

La nuit règne tant que nous n’arrivons pas à découvrir dans le visage de l’autre, même agressif, même hostile, la trace du Tout-Autre dont il est le fils, dont elle est la fille. Et en ce sens, l’amour n’est jamais atteint et toujours à construire.

 

Toussaint !

Avons-nous le désir d’être saints ?

A l’écoute de ces lectures sommes-nous émerveillés de notre sainteté ?

L’Esprit Saint reçu au baptême nous pousse intérieurement à l’amour de Dieu et à aimer les autres. L’Esprit de Dieu nous pousse et nous attire vers la grandeur t la perfection de l’amour.

Malgré la richesse des dons de Dieu, nous faisons aussi l’expérience de nos faiblesses et nous sommes conscients d’avoir besoin de la miséricorde divine.

Chaque jour nous nous mettons en présence de Dieu et en Lui disant notre Père nous ouvrons notre cœur, nos mains à nos frères et sœurs. Chaque jour nous demandons au Seigneur de nous pardonner nos offenses, nos fautes. Ce constat de la misère et de l’horreur dans lesquelles le péché peut nous plonger blesse tout le Corps du Christ qu’est son Eglise. A l’opposé, tout amour, tout service, toute louange font grandir l’Eglise. Ainsi, appelés à la sainteté, louons et remercions Dieu qui nous veut tous bienheureux.

Oui heureux les artisans de Dieu. Alors voici la ou les questions cruciales : sommes-nous heureux ? Où est notre bonheur ? Saisissons-nous que ce bonheur éternel est déjà commencé sur cette terre ? Bonheur au quotidien à travers les paradoxes et les contradictions auxquels nous nous heurtons tous.

En cette période troublée, troublante, entendons-nous cette béatitude : ‘heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ? C’est bien la miséricorde divine qui fait des uns et des autres des saints.

En cette fête de Toussaint puissent nos racines être ravivées, nous qui sommes enracinés dans la vie, dans l’amour et le labeur de tous ceux qui nous ont précédés, de tous les saints qui nous aident par leur exemple à imiter le Christ Notre Seigneur.

L’Ecriture nous parle aujourd’hui, de vie, de joie, de bonheur et veut nous aider à répondre à certaines questions : à quel avenir nos sommes invités, quel chemin nous conduira au bonheur éternel.

Notre vie confrontée aux divisions, à la haine, à la violence, nous interpelle et nous dit : à l’exemple des saints qu’allons-nous, que vais-je faire et devoir faire pour mettre la paix et la concorde autour de nous, autour de moi et en moi.

Nous sommes, du moins appelés, à être un seul peuple, celui qui croie et espère en Dieu, celui qui fait confiance à son amour et à son pardon pour aimer et pardonner à notre tour.

Cette fête nous invite à voir bien plus loin que le moment présent, que le bout de notre nez, car saint Jean dans l’Apocalypse nous dit l’aboutissement de notre cheminement. Dieu s’est engagé et s’engage à nous unir dans un même amour en sa présence.

Où est votre bonheur ? Le bonheur tout le mode le recherche, le désire, Jésus lui-même le promet sans tricher avec nous et nos sentiments. Il ne parle pas pour autant de facilité mais d’exigence car le bonheur ne s’achète pas, il se construit avec la grâce de Dieu. Nous sommes assez intelligents pour comprendre le faux bonheur promis dans des périodes électorales ou promis à coup de publicité.

Le Seigneur nous invite à vivre simplement, humblement sans prétention, mettant de la douceur là où il y a de la violence, le pardon et la paix,

Paroissiens, où en êtes-vous avec la parole de saint qui vous a été confiée à la messe de rentrée ? Quelle bonne pensée et belle parole de Dieu va-t-elle animer mon cœur et ma vie ?

En ces jours où nous irons sur nos tombes, où nous penserons à nos défunts disons leur : « vous êtes le grain tombé en terre, et je peux vous aimer encore, parce que vous avez été recueillis par le Seigneur Jésus ! » Osons dire et redire aujourd’hui, demain : je sais en qui j’ai mis mon espérance, ma joie, ma vie ! »