7° DIM PAQUES

Le départ de Jésus à l’Ascension ouvre le temps d’une attente priante. Marie, la mère du Seigneur était là, au milieu des onze et quelques femmes. Marie veillait par sa présence au berceau de l'Eglise comme elle le fut sur celui de Jésus son Fils.

Rappelons-nous ce qui est dit à la naissance de Jésus et tout au long des évangiles, Marie gardait tous ces évènements dans son cœur. Marie est la continuité de Jésus dans le don de l’Esprit. Marie, les apôtres sont rassemblés dans la prière, accomplissant, et peut-être même sans trop le savoir, les paroles de Jésus : qu’ils soient uns, Père, comme Toi en moi et moi en Toi.

Dans ces longues heures de prières et de contemplation  la mémoire de la vie du Seigneur, tout ce qu'il a dit et enseigné, son comportement vis à vis de son Père, sa présence au milieu des hommes revient à la mémoire et revit dans le cœur et l’esprit des apôtres. La mémoire est en train de se former, à leur intérieur, en un témoignage que nous appelons maintenant l'Evangile.

L’humanité qui croit et fait confiance en Jésus Christ, qui garde sa Parole en croyant que c'est Dieu qui l’a envoyé est bien là, et aujourd’hui nous sommes de cette humanité. Mais Jésus, déjà, semble ressentir la fragilité de cette humanité, notre fragilité. Comme nous avons besoin de sa prière ! « Moi, je prie pour eux. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont tiens ». Il prie avec insistance pour ses disciples qui appartiennent tant au Père qu'au Fils, qui sont leur bien commun. Tout fragiles qu'ils soient, ils sont la gloire du Père et du Fils. Tout fragiles que nous sommes, nous sommes la gloire de Dieu.

Ces quelques paroles de Jésus aujourd’hui dans sa prière, sont une invitation à accueillir le regard d’un Autre, du tout Autre., celui que Jésus nous a révélé et continue de nous révéler, une invitation à regarder nos frères et notre monde autrement.

Les habitudes, l’histoire personnelle, les échecs, les rencontres, les peurs, de chacun, les violences du quotidien voilent notre regard. Notre regard sur nous-mêmes, sur les autres et même sur Dieu est alors faussé. Quel est le visage de celui en qui nous mettons notre confiance.

Un Dieu lointain qui ne répond pas à nos demandes…un Dieu qui laisse faire les violences, Dieu qui parle de miséricorde et de pardon alors que nous cherchons la justice et la vengeance… Pourtant là n’est le Dieu de la Bible que nous connaissons : Dieu qui voit la misère de son peuple, qui défend la veuve et l’orphelin, qui est proche de celui qui est rejeté… Dieu qui choisit et appelle des prophètes pour faire avancer la paix sa paix…

Jésus ressuscité nous donne de regarder le Père avec émerveillement en découvrant toujours plus son infinie tendresse… Jésus, image parfaite u Père, n’a pas craint de s’arrêter devant la femme adultère, de rompre le silence devant la samaritaine, de pleurer devant le tombeau de Lazare, de proclamer bienheureux les pauvres, les cœurs purs, les miséricordieux…

Avec Jésus changeons notre regard et regardons avec joie les petits pas qui sont faits tant pour une réconciliation, tant pour un engagement au service des plus faibles, tant au service de la santé et de la vie… Soyons capables d’être émus devant celui qui se remet debout, devant celui qui avance même à petits pas dans les voies du Seigneur.

Alors, avec Jésus nous pourrons dire et faire nôtre cette prière : Père glorifie le Fils afin que le Fils te glorifie !