Aujourd'hui, nous continuons la lecture du Discours sur le Pain de vie qui nous tient à cœur ces temps-ci : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel » (Jn 6,51). Ce discours est rempli d’enseignements très riches. Quel bonheur si tous les chrétiens connaissaient bien les saintes écritures ! Nous nous retrouverions face à face au mystère de Dieu, telle une vraie nourriture pour nos âmes, qui sont souvent endormies et affamées d'éternité. Elle est magnifique cette parole vivante, la seule écriture capable de changer les cœurs. Reconnaissons-le !
Jésus, qui est le chemin, la vérité et la vie, nous dit qu'il est le pain de vie. Et le pain, comme nous le savons bien, est fait pour être mangé. Mais afin de le manger, nous devons avoir faim. Comment pouvons-nous comprendre le sens d'être chrétien si nous avons perdu la faim de Dieu ? Faim de le connaître, faim de le traiter en ami, faim de le faire connaître à ceux qui ne le connaissent pas encore, faim de le partager, comme on partage le pain à table. Quelle belle image de voir un père de famille à la tête de la table coupant un bon pain, obtenu par son travail et de le donner à ses enfants ! Dans l'Eucharistie, c'est Jésus lui-même qui se donne comme pain de vie, qui se donne en partage et avec une générosité telle que nous sommes saisis d'émoi.
Pain de vie… mais, de quelle vie ? Il est clair que ce pain-là, ne va pas prolonger notre existence sur terre, mais il est clair également qu'il changera la qualité et la profondeur de chaque instant de notre vie. Posons-nous cette question : - quelle est la vie que nous souhaitons vivre ? La vie du Christ dans l'Eucharistie est encore plus vaste de ce que nous pouvons imaginer, elle est plus remplie, plus belle, et elle attend que nous la mangions, elle attend à la porte de notre cœur, patiente et ardente comme seul celui qui sait aimer peut le faire. Et après cette nourriture : la vie éternelle ! « Si quelqu'un mange de ce pain il vivra éternellement » (Jn 6,58). -Que pouvons-nous souhaiter de plus ?

Dans le livre d’Ezéchiel, dans l’Apocalypse nous sommes invités à manger la Parole. Nul ne peut vivre sans manger et boire, de même nous ne pouvons être chrétiens vivants sans manger et boire le Corps et le Sang du Christ, sans manger la Parole qui est le Christ, sans s’imprégner de sa vie. Saint Paul qui s’est nourri du Christ a pu dire avec force : « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ! » Saint Augustin dit ce que nous chantons parfois : nous devenons ce que nous recevons : le Corps du Christ !

Y penserons-nous un peu plus en nous approchant de la table du Seigneur ? Quelle folie de Dieu qui s’est ainsi dépouillé pour s’unir à notre humanité !

Le Christ nous invite à se nourrir de Lui, si la chair nous renvoie à la fragilité de notre condition humaine, le sang est la force vitale qui insuffle la vie à tout notre corps. Le Sang du Christ proclame la résurrection : le sang du crucifié est devenu le sang de la Vie et de l’alliance éternelle.

L’Eucharistie nous fait communier à la vie du Christ ressuscité pour avoir la vie en nous, pour demeurer en lui comme lui demeure et veut demeurer en nous. L’Eucharistie nous prépare à la résurrection finale : « et moi, dit Jésus, je le ressusciterai au dernier jour.

Le pain rompu au soir du jeudi saint était, est bien plus que du pain ordinaire, c’était, c’est le signe mystérieux de l’Amour du Christ donné jusqu’à mourir et ressusciter pour nous. Il est grand le mystère de la foi ! Accueillons-le ! Disons-le ! Chantons-le ! vivons-le pour le laisser vivre en nous et à travers nous !