Des chrétiens sont encore, hélas, aujourd’hui des saducéens.

En nous rappelant que notre Dieu est Seigneur de la vie, le texte d’aujourd’hui nous invite à réfléchir sur notre espérance chrétienne : la mort est un passage.

Dans la première lettre de Pierre, l’apôtre nous rappelle que nous devons « toujours être prêts à répondre à quiconque nous demande la raison de l’espérance qui est en nous. » (3, 15) Cette espérance donne un tout autre sens à notre mort qui n’est pas la fin de tout, et nous dit que notre parcours ne se termine pas au cimetière. D’ailleurs les premiers chrétiens ont su exprimer cette espérance en choisissant le mot grec «koimitérion» pour indiquer l’endroit où ils déposaient le corps de leurs défunts. Ce mot, qui est devenu «cimetière» en français, voulait dire «auberge de passage».

Novembre est le mois de la solidarité humaine. Nous prions pour nos défunts et ceux-ci continuent à nous accompagner dans notre pèlerinage de vie. « Accorde-leur, Seigneur le repos éternel, et que ta lumière sans fin brille sur eux. Que leur âme et les âmes de tous les fidèles défunts, par la miséricorde Dieu, demeurent dans la paix. »

En tant que chrétiens, nous ne voulons pas être de ceux qui refusent de penser à la mort. Bien sûr, nous devons continuellement lutter contre la maladie, en étant toujours en faveur de la vie. Cependant, il ne faut pas oublier que si la science médicale gagne bon nombre de batailles, à la fin, c’est toujours la mort qui a le dernier mot. Mais la mort n’est pas la fin de tout. Elle est un passage, une transformation.

Le Christ rappelle aux Sadducéens que notre Dieu, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, est le Dieu des vivants. Il les renvoie à cette image du Dieu des ancêtres, toujours fidèle à ses promesses, le Dieu de la vie !

Notre espérance chrétienne affirme que la vie, l’amour, la beauté, la compassion, l’attention aux autres, la bonté, la soif de justice qui se trouvent en nous et que nous admirons chez les autres ne disparaîtront pas avec la mort.

«Ne soyons pas abattus comme ceux et celles qui n’ont pas d’espérance» (1 Thessaloniciens 4, 13) et «Soyons toujours prêts à répondre à quiconque nous demande la raison de l’espérance qui est en nous.» (1 Pierre 3, 15)

La résurrection des morts dit Jésus est une vie nouvelle en Dieu. La foi en la résurrection des morts prend sa source dans la foi au Dieu créateur. Si Dieu nous a créé et nous aime, si Dieu est Vie, alors il ne peut permettre à sa création de rejoindre la mort et le néant. Je crois en la résurrection des morts parce que je crois en Dieu créateur, en Dieu Vie. Je n’ai de vie future après la résurrection des morts qu’en vertu de ma foi dans le fait que je suis un enfant de Dieu, créé par lui pour la vie éternelle.

Certes, la mort du corps marque cependant une étape. Je ressuscite en étant le même et en même temps en étant autre, une nouvelle créature en Dieu. C’est ce qui se passe lors de la résurrection du Christ, les disciples ne le reconnaissent pas sauf par le partage du pain ou la main dans ses blessures. Jésus est le même et en même temps, il est autre, il est transfiguré.

La notion de transfiguration est intimement liée à celle de résurrection des morts. La nouvelle créature, l’enfant de la résurrection que je suis, est transfiguré par rapport à ce que j’étais auparavant. De même que les hébreux ne pouvaient regarder Moïse transfiguré, de même je ne peux voir ce que je serai après ma résurrection comme transfiguré.

La résurrection des morts est centrale dans notre foi de chrétien, elle s’enracine dans l’Ancien Testament, et nous projette dans la vie éternelle, mais cela demeure dans le registre de la Foi qui nous dit que si nous sommes créés par Dieu et à son image, il ne peut nous abandonner au pouvoir de la mort. Vivons dans cette espérance et cette foi en la Résurrection et la Vie éternelle en Dieu !