O combien il est difficile d’admettre que tous, bons et méchants soient invités au festin des noces, mais qu’en plus un invité ne revête pas le vêtement adéquat c’est insensé !

 

Jésus, par le biais de Matthieu nous met encore une fois en garde : certes la grâce de Dieu nous est donnée, mais n’en profitons pas pour nous conduire sans égard envers tant d’amour et de largesse dans ce don formidable.

 

L’invitation du Christ n’est pas seulement liturgique ou cultuelle, elle nous pousse à ouvrir notre cœur à l’autre, quel qu’il soit, pour lui partager ce que nous avons reçu au baptême.

 

Dieu qui invite ne force pas la main. Les critères pour entrer dans la salle de noces n’ont rien à voir avec des mérites quelconques, il suffit d’entendre l’appel lancé par les serviteurs du roi. Personne ne mérite cet appel.

 

Dieu, en nous appelant nous offre gratuitement son amitié et sa joie. Mais trop souvent, nous n'accueillons pas ses dons. Nous n'avons pas le temps ; nous plaçons au premier plan nos préoccupations matérielles et nos intérêts personnels. Quand Dieu appelle, nous nous sentons souvent dérangés. Nous vivons dans une société qui cherche à le mettre en dehors de sa vie.

 

Mais Dieu ne se décourage pas dans son projet. Face au refus des invités, il n'annule pas la fête. Il propose l'invitation à d’autres gens.

 

La bonté de Dieu n'a pas de limite. Personne n'est laissé de côté. Le banquet du Seigneur est universel ; il est offert à tous. Tous ont la possibilité de répondre à cette invitation. Personne n'a le droit de se sentir privilégié ni d'en revendiquer l'exclusivité.

 

Nous devons élargir l’invitation du Seigneur aux dimensions de l'amour universel de Dieu. Il n'existe qu'une condition : "revêtir l'habit nuptial" en témoignant de la charité envers Dieu et le prochain. Il s'agit du disciple qui accueille l'enseignement de Jésus. Celui qui ne l'a pas accueilli se voit plongé dans "les ténèbres du dehors". Ce n'est pas Dieu qui l'a rejeté ; c'est lui qui s'est exclu car il était étranger à la joie et à la vie offerte. Il aurait pu dire : "c'est vrai Seigneur, je n'ai pas ce vêtement mais je compte sur toi pour me le remettre". Le silence de cet invité aux noces dit tout ce qui le sépare, tout ce qui peut le séparer du roi, dit ce refus de tout lien avec le roi, avec le Seigneur, ce refus tout simple, d’accueillir la Parole de Dieu, comme Bonne Nouvelle pour le monde et de la vivre en la partageant.

 

Revêtons à nouveau le vêtement des noces, le vêtement blanc reçu au baptême en vivant ce que Jésus attend de nous aujourd’hui.

 

Chaque dimanche, tout est prêt, la porte de l’église est ouverte, les fleurs sont fraîches et belles, nous rappelant la création don du Seigneur notre Dieu… Les bougies sont allumées, tout comme au jour du baptême, voici Jésus Christ lumière de nos cœurs, lumière du monde… les chants, la table eucharistique sont prêts… A chaque eucharistie Dieu nous appelle, nous invite…

 

En célébrant l'Eucharistie, nous demandons au Seigneur de nous revêtir de cet habit nuptial et de sa grâce. Nous devons l'avoir pour recevoir la communion. Cet habit nuptial nous est fourni par le sacrement de la réconciliation. C'est là que nous retrouvons notre dignité d'enfants de Dieu. N'oublions jamais que le Seigneur est toujours là pour nous revêtir de sa lumière et de sa gloire.

 

Tu prépares pour nous Seigneur la table,

 

Tu répands le parfum sur nos têtes, notre coupe est débordante… Partageons ce pain et ce vin des noces avec le monde dans lequel nous vivons.