29ème DIM O

Qui n’a jamais apprécié l’efficacité, la ponctualité, la propreté de certains lieux et offices ?

Qui ne s’est jamais plaint d’un service mal accompli ?

Qui n’a jamais attendu une reconnaissance de son travail, de son service ?

Nous entrons dans la semaine missionnaire et nous sommes dans une journée internationale du refus de la misère.

Jacques et Jean, bons apôtres du Seigneur interroge Jésus qui aura la meilleure place ? Ils sont, eux aussi, tombés dans le piège, ils se sont laissés dominés par la recherche du pouvoir et du prestige.

O combien il peut être difficile de dire à votre service !

Qu’est-ce qui est meilleur ? Le travail qui brille, que tout le monde remarque ou le travail fait avec esprit de service, avec l’amour de Dieu et l’amour des autres ?

Nous voici, encore une fois, invités à réviser notre manière de vivre au milieu des autres et de la société. Beaucoup ont des engagements au service des autres, qu’il soit politique, syndical, social, humanitaire ou ecclésial. Et Jésus nous demande de ne pas nous laisser aigrir, de ne pas fermer notre cœur ni nos mains par souci de paraître et de pouvoir.

Nous comprenons alors que St Paul nous invite souvent à prier pour ceux qui nous gouvernent ou qui ont des responsabilités, même si nos prières semblent ne pas être entendues. N’est-ce pas plutôt le cœur de l’homme qui s’endurcit et se ferme à la lumière de Dieu ?

En ce dimanche, nous sommes plus spécialement invités à nous associer à la lutte contre la misère. Cela passe par une attention plus grande à ceux et celles qui en sont les victimes. À travers nos engagements, nos gestes de partage et de solidarité, nous participons à la mission du Christ qui s’est fait serviteur.

En effet, toute la Bible nous dit que Dieu se met au service de l’homme. Il est celui qui a vu la misère de son peuple. Il se fait petit, humble et serviteur pour nous aider à mieux accepter le Salut qu’il nous offre. La 2ème lecture nous dit que le Christ a partagé nos épreuves. Il est celui qui nous fait grâce et nous obtient la miséricorde. Il fait le lien entre la terre et le ciel. Le pape Jean-Paul II disait qu’il a donné Dieu aux hommes et les hommes à Dieu.

Nous sommes envoyés dans le monde pour être les messagers de Jésus Christ Bonne Nouvelle. Notre priorité doit aller vers ceux et celles qui sont douloureusement éprouvés par la maladie, la souffrance et les misères de toutes sortes. Trop souvent, nous cherchons Dieu dans le ciel. En fait, il se présente à nous à travers le visage du petit, du pauvre, de celui ou celle qui souffre de la solitude. Nous risquons de passer à côté de lui sans le reconnaître ; c’est ce qui se passe quand nous le cherchons dans le bruit, la toute-puissance et la majesté. Le signe de la toute-puissance de Dieu c’est la croix, c’est de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Les disciples n’ont rien compris. Jésus vient de leur annoncer sa Passion, sa mort et sa résurrection. Les Douze suivent sans empressement car ils ont peur. Ils savent ce qui les attend à Jérusalem. De ce groupe, deux hommes se détachent, Jacques et Jean. Pour être rassurés, ils demandent à Jésus de siéger à sa droite et à sa gauche dans son Royaume. Les autres disciples s’indignent : “Pourquoi pas nous ?” Mais Jésus ne s’indigne pas. Il sait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme. S’il intervient, c’est pour les amener et nous amener à changer de perspective. Il dénonce les rapports de force et de supériorité, cela n’a pas de place parmi les disciples.

La gloire du Christ se manifestera sur la croix. À sa droite et à sa gauche, nous trouverons deux bandits. La coupe qu’il boira sera celle de sa Passion qui l’introduira dans le Royaume. Là, toutes les relations seront transformées. Chacun y découvrira que sa place est un don de Dieu. C’est ainsi que Jésus a aboli la loi du plus fort. Il l’a remplacée par celle du plus aimant. C’est une conversion de tous les jours que nous obtiendrons en contemplant et en accueillant « Jésus serviteur . Il est celui qui « nous a aimés comme on n’a jamais aimé. »

Si en vérité nous croyons « qu’Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13), alors nous nous efforcerons d'offrir un service de qualité humaine et compétence professionnelle dans notre travail, remplis d'un profond sentiment de service chrétien. Comme le disait Mère Thérèse de Calcutta : « Le fruit de la foi est l'amour, le fruit de l'amour est le service et le fruit du service est la paix ».