SAINTE FAMILLE

La première lecture et la lettre aux Hébreux nous parlent de la foi d’Abraham. Voilà un homme qui s’est mis en route pour aller vers le pays que Dieu lui destinait. Il est parti sans savoir où il allait. Il a cru à la Parole de Dieu qui lui promettait une descendance issue de son sang. Nous comprenons que la foi c’est d’abord se mettre en route, c’est s’engager sur le chemin que Dieu nous montre. La foi façonne des existences solides.

L’Évangile nous présente Jésus qui vient éclairer notre vie. Cela change tout dans notre façon de regarder et d’écouter les autres. Nous vivons dans un monde qui accuse et qui condamne. Le regard de la foi nous invite à regarder le meilleur en eux. Il les aide à grandir et à s’assumer. Avec le Christ, les familles deviennent des lieux d’éducation et d’amour véritable ; elles trouvent la joie de prier et de louer Dieu. En ce jour, nous n’oublions pas toutes celles qui sont douloureusement éprouvées par le deuil, la maladie d’un proche, la mésentente. Nous demandons au Seigneur qu’elles rencontrent des témoins de l’amour qui est en Dieu.

En fêtant la Sainte Famille, nous remarquons que nous savons si peu sur elle. L’Évangile semble plus intéressé à l’intégration de cette famille dans le peuple d’Israël qu’aux détails de leur vie quotidienne. Marie et Joseph accomplissent fidèlement la loi de leur peuple et se présentent au Temple pour y accomplir le rite de purification de la mère et l’offrande au Seigneur du fils premier-né, tel que prévu au Livre de l’Exode.

La famille de Jésus est socialement bien intégrée. Elle connaît les coutumes de son peuple et vit en accord avec ses traditions. C’est un signe de maturité humaine et religieuse de savoir s’intégrer à une communauté, de participer à ses rites et d’assumer les fêtes et coutumes de son peuple.

 Dans l’évangile, Marie et Joseph offrent leur enfant à Dieu ne sachant pas ce que l’avenir lui réserve, comme tous les parents qui présentent un enfant au baptême.

Ce n’est pas non plus un hasard que les autorités officielles – les prêtres et les scribes -, ne reconnaissent pas ni n’accueillent Jésus, mais des gens ordinaires, des pauvres ! Syméon et Anne sont «vieux». Ils appartiennent à cette catégorie que toute société a tendance à oublier et à ne pas respecter.

Syméon et Anne, à travers les années, au lieu d’accumuler les désillusions, ont accumulé l’espérance, attendant «la consolation d’Israël, la lumière qui éclaire les nations et la gloire du peuple de Dieu ».

La liturgie d’aujourd’hui veut nous présenter la sainte famille comme un modèle à suivre, une famille normale avec ses peines, ses joies, ses amitiés, ses rejets, ses drames... Une famille où Dieu est au centre en la personne de cet Enfant, en la personne de Jésus le Christ.

Marie et Joseph ont été de bons parents, de bons éducateurs et le Christ leur doit toute sa formation. Il restera toujours « le fils du charpentier ». « Il leur était soumis et grandissait en âge et en sagesse », entouré d’amour et de respect.

Jésus a appris de sa famille l’honnêteté, le respect des autres, la sincérité, le civisme, la foi, la prière, la justice, l’amour, l’esprit de service et la joie de vivre.

Aujourd’hui, la famille passe souvent au second rang... Ce sont les gouvernements, les pouvoirs publics, les systèmes scolaires et les médias qui contrôlent la croissance des jeunes... Il n’y a pas beaucoup de place pour la famille dans les programmes politiques. Nous oublions souvent que la société vaut ce que valent les familles qui la composent. Sophocle disait : « Ce qui est bon pour la famille est bon pour l’État. »

Notre façon d’être, de penser, d’agir, d’aimer, d’évaluer les personnes et les situations, nous viennent en grande partie de nos parents.

Confions à Marie, Reine et Mère de la famille, toutes les familles du monde. Qu’elles puissent vivre dans la foi, dans la concorde, dans l’aide réciproque. Que Marie nous aide à accueillir la Parole de son Fils et à faire « tout ce qu’il nous dira ». Qu’elle soit toujours avec nous pour nous garder fidèles à son amour.