FETE DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST

Dans cette fête du Corps et du Sang du Christ, la fête Dieu nous redit les paroles du Christ au soir du Jeudi Saint, qui se renouvellement jour après jour, dans toute eucharistie célébrée de par le monde. « Faites ceci » dit Jésus, c’est-à-dire prenez le pain, rendez grâce et rompez-le ; prenez le calice, rendez grâce et distribuez-le. Jésus commande de répéter le geste par lequel il a institué le mémorial de sa Pâque, au moyen duquel il nous a donné son Corps et son Sang. Et ce geste est parvenu jusqu’à nous : c’est le “faire” l’Eucharistie, qui a toujours Jésus comme sujet, mais qui se réalise à travers nos pauvres mains jointes d’Esprit Saint.

Jésus s’est rompu, il se rompt pour nous. Et il nous demande de nous donner, de nous rompre pour les autres. Justement ce “rompre le pain” est devenu l’icône, le signe de reconnaissance du Christ et des chrétiens. Rappelons-nous Emmaüs : ils le reconnurent « à la fraction du pain ». Rappelons-nous la première communauté de Jérusalem : « Ils étaient assidus […] à la fraction du pain ». C’est l’Eucharistie, qui devient depuis le commencement le centre et la forme de la vie de l’Eglise.

L’eucharistie est un rassemblement qui alimente et soutient notre vie chrétienne. L’Eucharistie nous donne l’éclairage et la force nécessaires pour vivre au jour le jour les valeurs de l’évangile. Cela se fait en Église, au sein de la communauté rassemblée.

Cette fête nous dit la présence du Christ qui peut transformer la réalité de tous les jours. Le Seigneur se rend présent dans nos maisons, là où nous vivons, travaillons, souffrons et espérons. 

Sur le chemin de la vie, l’Eucharistie rappelant la manne du désert, dit ce pain des pèlerins en marche vers la terre promise, cette nourriture qui donne la force d’avancer et de faire face aux difficultés quotidiennes.

L’Eucharistie est un arrêt hebdomadaire sur notre chemin terrestre. C’est le sacrement des nomades que nous sommes. De dimanche en dimanche, nous nous rassemblons afin d’écouter la parole du Seigneur et reprendre des forces pour la semaine qui vient.

L’Eucharistie est pour nous une nourriture qui transforme et fait grandir. Si elle ne nous permet pas de grandir, c’est que quelque chose ne tourne pas bien rond en nous.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, le repas offert par le Christ aux gens fatigués et affamés est le symbole de nos rencontres eucharistiques. Le miracle n’est pas tant la « multiplication des pains » que la capacité de partager le peu que nous avons : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » dit Jésus à ses disciples qui veulent renvoyer les gens. Au lieu de disperser les foules dans les villages, Jésus choisit de les rassembler et de leur donner à manger.

L’Eucharistie est un lien entre Dieu et nous, entre nous et les autres. « Si, lorsque tu viens présenter ton offrande à l’autel, tu te souviens que ton frère ou ta sœur a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande. Va d’abord te réconcilier avec ton frère ou ta sœur, puis reviens présenter ton offrande. »

L’Eucharistie est un sacrement d’unité qui nous invite à nous réjouir de nos différences. A la table eucharistique, il n'y a plus de place pour nos disputes et comparaisons, jalousies mesquines. « Il n’y a ni Juifs ni Grecs, ni esclaves ni hommes libres, ni hommes ni femmes » nous dit S. Paul.

L’Eucharistie est beaucoup plus qu’une célébration de piété individuelle. Elle nous invite au partage, à la fraternité, à l’accueil des autres.

Aujourd’hui, nous célébrons la présence de Dieu parmi nous. Il nous rassemble pour nous adresser sa Parole, lui qui est « le chemin, la vérité et la vie ». Il nous partage le pain des pèlerins en chemin vers la terre promise. 

En cette Fête-Dieu, en cette fête de l’Eucharistie, en cette fête du Corps et du Sang du Christ, remercions le Seigneur pour nos rassemblements du dimanche, pour nos communautés chrétiennes et pour la présence de Dieu parmi nous.