2° DIM O

« Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche. »

Mais que représente la figure de l’agneau ? Il est celui, nous dit le texte prophétique qui « a été transpercé par nos fautes, broyé par nos péchés... Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui… ». Mais alors en quoi donc consiste le péché du monde ? Chaque fois qu’un être humain est réduit à l’état d’objet de profit ou de jouissance, on est dans déjà le meurtre : l’homme parfaitement réduit à l’état d’objet, c’est bien le cadavre.

Le péché du monde, c’est que les petits et les faibles continuent d’y être écrasés, qu’il y ait des millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui souffrent de la faim, que des enfants soient enlevés pour en faire des soldats, que des centaines de milliers de familles soient chassées de leurs maisons et de leurs terres par la guerre, que les riches deviennent de moins en moins nombreux et de plus en plus riches et que les pauvres deviennent de plus en plus nombreux et de plus en  plus pauvres, qu’on consacre des milliards pour fabriquer des engins de morts et qu’on ne trouve pas les moyens suffisants pour développer des médicaments s capables de soigner et de guérir.

La Bible nous dit que le projet de Dieu est un projet de paix, de salut, de bonheur et qu'il concerne l'humanité tout entière.

Et nous écrivons le Livre de l’histoire humaine, de nos joies et de nos larmes, de nos conflits et de nos réconciliations. À travers cela, se vit l’histoire de Dieu avec les hommes. L’Esprit de Dieu nous est donné, comme il est venu sur le Christ et a demeuré en lui. En nous unissant au Christ par la conversion, les sacrements et la prière, nous pouvons laisser l’Esprit demeurer en nous et faire de nous, dans ce monde de violence, des porteurs d’un peu de justice, de paix et de lumière !

« Un jour, un homme qui aimait se moquer des chrétiens, demanda à un compagnon de travail : André, peut tu m’expliquer comment Jésus a fait pour changer l’eau en vin? André répondit : Je ne peux pas t’expliquer comment il a fait pour changer l’eau en vin, mais je sais qu’il y a une dizaine d’années, j’étais un alcoolique détestable, violent avec ma femme et mes enfants, je dépensais plus de la moitié de mon salaire en boisson et ma famille n’avait pas assez pour vivre. Un ami m’a aidé et il m’a parlé de Jésus. Petit à petit, je suis devenu un travailleur honnête et pacifique et un bon père de famille aimant et chaleureux. Je ne peux pas t’expliquer comment Jésus a changé l’eau en vin, mais je peux te raconter comment il a changé l’alcoolique que j’étais en bon père de famille. » Pour moi, Jésus a vraiment été « l’agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde », l’agneau de Dieu qui a enlevé mon péché à moi !

Nous, chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes disciples de Jésus « Agneau de Dieu ». Cela signifie que nous devons mettre l’innocence à la place de la méchanceté, l’amour à la place de la force, l’humilité à la place de l’orgueil, le service à la place du prestige. C’est une conversion de tous les jours. Mais nous ne sommes pas seuls dans ce combat. « Comme Jean, laissons faire Jésus ; laissons-le nous sauver ; laissons-le nous aimer en lui ouvrant notre cœur. Avec lui, nous entrerons dans la vie de Dieu Père, Fils et Saint Esprit ».

Seigneur, fais grandir en nous la foi pour que nous puissions, comme Jean Baptiste, te montrer aux hommes d’aujourd’hui et les conduire vers toi. Qu’en voyant et annonçant l’Agneau de Dieu nous sachions voir et annoncer le crucifié. Jésus est l’Agneau pascal qui passe de la mort à la résurrection. L’Agneau de Dieu c’est déjà le tombeau ouvert, c’est lui qui ouvre les temps nouveaux. Apprenons à voir, à reconnaître l’Agneau de Dieu présent au milieu de nous et qui nous invite à marche dans ses pas.  Amen