DIMANCHE PAQUES B 18

Nous sommes encore au cœur de la prière de Jésus à l’heure du grand passage de la mort à la vie, de la mort à la résurrection.

Jésus nous fait entrer dans son intimité de condamné à mort qu’il est. Jésus nous livre son intimité avec son Père et notre Père.

Jésus dit alors cette prière qui nous concerne tous, hier, aujourd’hui et demain :

« Garde mes disciples dans la fidélité à ton nom ! » La fidélité est au cœur de cette prière. Elle est demandée comme une grâce car elle est bien fragile. C’est important car il ne peut y avoir de véritable amour que dans la durée. La mission des disciples, notre mission à tous, c’est d’être des témoins authentiques de Dieu parmi les hommes. S’adressant à son Père, Jésus lui demande de protéger les siens dans cette mission difficile. Ils seront, nous serons  affrontés aux persécutions, à la dérision, à l’indifférence. Mais le Seigneur veille sur nous et rien ne peut nous séparer de son amour.

Jésus dit aussi : « Père qu’ils soient un comme nous sommes un… » Cette unité n’est pas une tour en acier, une construction bien finie, une citadelle, une église dans ses murs… Ce ne sont pas non plus comme un jeu de construction où tous les éléments s’emboitent les uns dans les autres et se solidarisent…Cette unité n’est pas non plus un slogan ou un programme : elle est un combat, une respiration de la vie, un mouvement de vivants. Elle se construit jour après jour, elle est fragile mais peut être aussi très belle et forte, parce que Dieu a construit avec nous, parce qu’elle vient de Dieu. Qu’ils soient un dit Jésus. Cette unité est essentielle pour que la Parole de Dieu comme une semence porte de bons fruits. Nous ne devons pas oublier celles qui existent à l’intérieur de nos communautés paroissiales, nos familles, nos villages et nos quartiers. Toutes ces rivalités et ces rancunes sont on contre témoignage pour l’Eglise. Comment croire des chrétiens qui n’arrêtent pas de se critiquer les uns les autres. Toutes ces paroles méchantes qui détruisent l’autre sont un obstacle à l’annonce de la bonne nouvelle. Mais n’attendons pas d’être parfaits pour nous tourner vers le Christ. Lui-même nous invite à nous associer à sa prière pour l’unité de ses disciples. Nous connaissons nos fragilités, notre péché. Nous vivons dans un monde qui nous regarde vivre et qui ne pardonne pas les scandales dans l’Eglise. Alors, plus que jamais, nous nous unissons à la prière du Christ pour l’unité et la fidélité des siens. C’est à travers nos gestes d’amour, de partage et de solidarité que nous serons reconnus comme disciples du Christ. C’est cela qui fait la valeur d’une vie.

Jésus ajoute : Le monde les a pris en haine, parce qu’ils ne sont pas du monde… mais ils sont dans le monde. Ils sont, nous sommes dans le monde quotidien, dans la vie de tous les jours, ils ne sont, nous ne sommes ni mieux ni pires que les autres, mais nous venons chercher près du Seigneur la force d’aimer et d’avancer vers Lui.

Nous sommes dans le monde sans y être engloutis ni noyés. Le monde ne peut pas réussir à nous récupérer si nous sommes toujours reliés à Dieu. 

Le monde n’est pas non plus notre prison, mais nous ne pouvons pas ni ne voulons accepter que l’être humain soit considéré comme un objet dont on se sert ou que l’on jette. Jésus termine par ces mots : « de même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde… » Il nous revient de transmettre le royaume de Dieu, autour de nous à tous ceux et celles qui se trouvent sur notre route. Dans ce monde, nous rencontrons la violence, la haine, la rancune, la misère, la faim. Que le Seigneur nous donne force et courage pour travailler ensemble à la construction d’un monde rempli de l’amour qui est en Dieu.

« Toi qui es Lumière, Toi qui es l’Amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour. » Amen