3° Dim Carême

L'eau est indispensable à la vie. En pleine chaleur, dans le désert, la situation peut devenir dramatique. C'est une question de vie ou de mort. Le désert, comme il est montré dans la première lecture, est porteur de  mort, la mort peut guetter tout homme à tout instant, mais dans le désert jaillit aussi l’eau qui fait vivre. Nous comprenons alors que s’il y a une soif physique, il y a aussi une soif spirituelle, que la Bible appelle la soif de Dieu. Parfois cette soif de Dieu est cachée, étouffée, mais elle peut toujours resurgir. C’est cette soif que Jésus vient réveiller dans le cœur de cette femme.  Il est midi, il ya toute la fatigue de la marche, de la chaleur, c’est aussi l’heure de la pleine lumière, l’heure de la révélation. Normalement, les femmes venaient de bon matin puiser l’eau, si cette femme vient en plein midi c’est nous dire qu’elle fuit les autres femmes du village, elle est à l’écart des autres. Cette rencontre avec Jésus va bouleverser et changer sa vie.

La seconde lecture nous rappelle ce don que Dieu nous fait de sa vie et de son Esprit au jour du baptême, il est offert à tous, gratuitement. Nous sommes donc invités aujourd’hui à venir, à revenir à la source du baptême, source qui lave de tout péché, qui guérit de toute blessure, source qui jaillit du cœur ouvert du Christ sur la croix. C'est bien de cela que témoigne l'Évangile de la Samaritaine. L'espérance ne déçoit pas. La grande priorité de Dieu, c'est que tous les pécheurs soient sauvés. Il n'a jamais cessé de les aimer. C'est pour nous tous que le Christ est mort sur la croix. Ceci doit déjà et encore nous inviter à s’interroger sur le regard que nous portons sur les autres, sur ceux que je suis tenté d’exclure ou d’éloigner de mon cœur, comme du cœur de Dieu.

Les lectures de ce jour nous disent combien il est difficile de croire quand le manque d'eau nous tenaille, de même quand la faim nous tiraille, quand l’épreuve nous marque. Mais il est inutile de nous précipiter vers des eaux qui nous laisseront sur notre soif. Dieu est l'unique et inépuisable source. Lui seul peut nous combler.
Cette femme qui vient puiser est le symbole de notre humanité blessée, elle est l’image de chacun de nous. Notre monde et peut-être un peu nous aussi, nous sommes dans le désert de l'indifférence, de l'incroyance, de la "mal-croyance". Dieu en est rejeté. C'est dans ce désert que Jésus veut rejoindre le monde d'aujourd'hui. Il ne veut pas qu'un seul se perde. C'est pour nous et pour le monde entier qu'il a donné sa vie sur la croix.
Dieu nous voit nous précipiter vers le danger et tomber dans le péché. Il fait tout pour nous en sortir. Il envoie son Fils pour "chercher et sauver ceux qui étaient perdus". Quand le Christ demande à la Samaritaine "donne-moi à boire, nous comprenons qu'il a soif de la sauver. Il a soif de son affection et de la nôtre. C’est la même soif que Jésus criera sur la croix. Il a soif de nous sauver, d’aimer et d’être aimé. C'est important pour nous et pour notre monde. 
Cet Évangile est un appel à découvrir quelle est notre véritable soif, notre désir profond. Le Christ ne cesse de nous proposer l'eau vive. Ses paroles sont celles "de la vie éternelle". Quand nous acceptons de vraiment le rencontrer, tout est changé dans notre vie. C'est ce qui s'est passé pour la samaritaine. Porteuse d'eau, elle devient porteuse d'Évangile. Elle court alerter les siens ; elle les amène à rencontrer Celui qu'elle a reconnu comme le Messie. Les samaritains croient en Jésus : C'est lui le Sauveur du monde.
Le même Seigneur nous rejoint dans toutes les situations de notre vie, même les plus compliquées. Malgré nos faiblesses et nos péchés, il nous abreuve à la Source d'eau vive, celle de sa Parole et de son Eucharistie. La source est là où nous sommes, même dans un désert spirituel. Par la prière, par la méditation, par le silence, puisons au plus profond  de nous-mêmes cette eau que Jésus est venu nous donner.
 Puis, comme la Samaritaine, nous sommes envoyés pour annoncer que Jésus est vraiment le "Sauveur du monde." Nous faisons nôtres les paroles de ce chant : "Peuple de frères, peuple du partage, Porte l'Évangile et la paix de Dieu". Ou encore vivons en enfants de lumière sur les chemins où l’Esprit nous conduit, et ajoutons, sur les chemins où l’Esprit nous attend et nous envoie. Devenons, à la suite du Christ et en Jésus Christ, une source d’eau pure pour les autres. Amen !