15ème DIM

Tous ces mois d’été nous voyons les fleuraisons, les blés, l’avoine, les maïs poussent, plus ou moins en abondance. La semence est tombée en terre et porte ses fruits…Mais nous savons tous qu’il n’est pas toujours facile de réussir ses semences, bien dépendantes des conditions climatiques du moment.

Jésus, dans cette comparaison, connait très bien les obstacles que la Parole de Dieu peut rencontrer, mais il sait aussi combien elle a le pouvoir de transformer un sol rocailleux en terre d’abondance.

Isaïe nous dit dans la première lecture : «De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j’ai voulu et réalisé l’objet de sa mission.» (Isaïe 55, 10-11). La Parole de Dieu donne du fruit en abondance et elle peut transformer «nos cœurs de pierre en cœurs de chair».

Dans la Bible, les êtres humains ne sont pas divisés en deux catégories : ceux de la bonne terre et ceux et des terrains improductifs. Chacun d’entre nous représente, à certains moments de notre vie, les différents terrains de la parabole.

Le Seigneur a raconté cette parabole du semeur afin de souligner la générosité de Dieu qui sème à tous les vents. Malgré tous les échecs, la récolte sera bonne.

Dieu a confiance en nous et invite tout le monde à devenir de la bonne terre. Malgré tous les échecs, la récolte sera bonne.

C’est une belle parabole dans un temps difficile. Nos paroisses sont en mode de «décroissance» et plusieurs églises doivent fermer leurs portes. Il est décourageant de voir que très souvent les jeunes ne participent plus aux offices religieux et ne transmettent plus la foi à la génération montante.

«Ne nous découragez pas», nous dit le Seigneur : «annoncez la bonne nouvelle de l’évangile dans votre vie, semez généreusement et un jour cela portera du fruit».

il est un deuxième éclairage de cette parabole qui est donné par St Paul dans la 2ème lecture. Lorsqu’il parle de la souffrance dont nous faisons l’expérience il la compare aux douleurs d’un enfantement. Nous trouvons facilement toutes sortes de bonnes raisons pour nous mettre à l’abri de la douloureuse réalité de la croissance. Il nous semble plus sécurisant de nous réfugier dans l'activité qui consiste à préparer le sol. Nous « faisons » alors quelque chose et nous en espérons bien une récompense. Tout cela est bon et utile. Mais la parabole du Christ et saint Paul nous rappellent une autre valeur : la nécessité d'attendre avec patience que la semence prenne le temps de pousser ; de faire l'expérience de la mort de la semence sans être sûrs qu'elle prendra vraiment racine, sans savoir jusqu'où elle donnera son fruit...

S’il est nécessaire de sarcler le terrain de notre cœur, n'oublions pourtant pas de revenir à l’essentiel : la Parole de Dieu, la semence déposée par le Père dans l'humanité. Attendons avec autant de confiance que de patience à travers les épreuves inévitables, sa croissance en chacun de nous et dans toute l'humanité.

 À la suite du Christ, nous sommes envoyés pour être des semeurs de la bonne nouvelle et pour proposer l’Évangile aux hommes d’aujourd’hui. Nous avons tendance à nous lamenter sur les églises vides alors que les supermarchés sont pleins. Être missionnaire c’est aller sur tous les terrains, vers les croyants mais aussi les non croyants et les mal croyants. Le Christ veut les sauver tous. À sa suite et avec lui, nous sommes envoyés pour semer à profusion. Il ne s’agit pas de faire croire mais de dire et de témoigner de la foi qui est en nous. Que la Vierge Marie nous apprenne, par son exemple, à accueillir la Parole de Dieu, à la garder, et à la faire fructifier en nous et chez les autres.