Pâques ...

Il fait encore nuit dans les cœurs, et c’est déjà le jour !

Ce grand matin de Pâques est bien le premier jour d’un monde nouveau. Voici, dit le Seigneur, que je fais toutes choses nouvelles, plus de pleurs, seulement joie et paix !

Deux femmes s’en vont au tombeau ! Deux femmes comme s’il s’agissait d’un accouchement. Et oui, il s’agit bien d’enfanter une nouvelle humanité.

Imaginons Marie Madeleine et l’autre Marie, allant au cimetière avec leurs parfums à ensevelir les morts, avec leurs chrysanthèmes. Elles viennent en pèlerinage à la mort, au pèlerinage du regret, comme si elles voulaient revenir en arrière. Elles cherchent plus à ressusciter leurs souvenirs que l’homme Jésus. Elles sont en pèlerinage de leur mémoire. Reconnaissons que nous parlons rarement au futur dans les cimetières…

Ne méprisons pas pour autant ces femmes, bien au contraire. Elles ne veulent pas laisser seul dans la mort ce Jésus qu’elles ont aimé, suivi et en qui elles avaient cru. Elles sont là et savent être là, dans l’amour et la fidélité, pour veiller d’une présence aimante qui n’a pas besoin de paroles. Elles sont en éveil, elles nous invitent à être nous aussi en éveil, comme la maman quand son enfant est malade, comme la nature au printemps guette le soleil pour laisser exploser la vie. Rester en éveil comme ceux qui, jour après jour, font grandir l’espoir, font grandir la paix, font fructifier l’amour dans le monde de tous les temps et notre monde d’aujourd’hui.

Mais voici que ces femmes trouvent le tombeau vide. La maison du mort est en train de devenir la maison des vivants, la maison de la vie.

"N’ayez pas peur !" dit l’ange, vous cherchez Jésus, vous cherchez vos souvenirs, vos moments vécus avec lui, auprès de lui, mais il n’est plus ici il est ressuscité, comme il l’avait dit.

Deux femmes, et peut-être nous aussi à travers elles, sont venues chercher leurs souvenirs au fond du tombeau et elles y trouvent, au contraire, et pour ce monde nouveau, leur avenir.

C’est lorsqu’elles acceptent de quitter le tombeau de leurs bons souvenirs, de leur passé, qu’elles verront Jésus. Lorsqu’elles se seront arrachées à ce tombeau vide, vide comme la peur, qu’elles trouveront Jésus pour ne plus le quitter, puisque vivant à jamais !

Et Jésus ressuscité, les précède en Galilée, nous précède sur nos chemins de vie chaque jour. C’est la terre qui est devant nous et que nous parcourons pour dire notre foi et dire la joie du ressuscité, avec Lui nous vivons. En Lui et par Lui nous sommes des vivants.

Rester en éveil, ensemble ce soir, pour célébrer ce grand passage de la mort à la vie. Une nouvelle vie, un nouveau monde est né, une nouvelle page de l’humanité s’écrit. La résurrection est une naissance. Les fruits de haine et de mort, d’orgueil et d’injustice, sont les douleurs de l’enfantement. Osons le croire, le mal et la mort n’ont pas de place chez nous. Les forces du mal n’auront pas le dernier mot.

Disons le, vivons-le ! L’Amour de Dieu est merveilleux, l’amour de Dieu est plus fort que tout, il est, il devient notre vie, notre avenir, notre joie. ALLELUIA !