Dans l’Évangile de ce jour tout le monde observe tout le monde : les invités observent Jésus pour voir ce qu’il va faire et ce qu’il va dire et Jésus observe le comportement des invités. Ces derniers sont en grande partie des scribes, des pharisiens et des légistes. Ils pensaient qu’en leur faisant honneur Dieu était honoré. Comme en un certain temps, les places réservées, les titres ronflants, les prie Dieu en velours rouge ne pouvaient qu’honorer Dieu, alors que Jésus dit ce qui plaît au Père c’est le cœur aimant envers tous…

Comme hier et aujourd’hui, ce désir d’être vu et mis en valeur est fort présent : le vêtement, la voiture, la maison, les voyages de par le monde, certains sujets de conversation à la mode… Mais où est Dieu, où sont l’amour, et l’humilité que Jésus nous demande ?

Dans la course aux postes de prestige, que ce soit sur le plan social, économique, culturel ou politique, trop souvent tous les coups sont permis, même s’il s’agit de salir la réputation de la concurrence et de démolir sa crédibilité. Ce qui compte, c’est d’obtenir le poste convoité, gagner ses élections, favoriser sa carrière et se tailler une place dans ce monde.

À cette logique du monde de compétition, Jésus propose la logique du Royaume de Dieu. Les disciples ont pris beaucoup de temps à comprendre l’enseignement de Jésus. Au moment du dernier repas d'adieu, le soir du jeudi saint, Luc nous dit que les disciples « en arrivèrent à se quereller pour savoir lequel d'entre eux était le plus grand ». Jésus reprit de nouveau ce thème important : « Les rois des nations dominent sur elles, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler Bienfaiteurs. Mais pour vous, il n’en va pas ainsi. Au contraire, que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert… Et moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert ! » (Luc 22, 24-27). Le Christ se présente comme celui qui est au service des autres, comme celui qui est « doux et humble de cœur ». 

En observant les efforts des invités qui recherchent les premières places, Jésus saisit l’occasion pour indiquer la vraie grandeur de l’être humain. Il ne s’agit pas de choisir la dernière place pour être ensuite appelé aux premières, mais de reconnaître nos limites et d’utiliser nos talents pour le bien des autres.

Notre monde, même le plus proche de nous, serait meilleur si, au lieu de lutter toute notre vie pour obtenir une première place bien éphémère, nous cherchions la place la plus utile pour le bien de tous.

Jésus termine par ces phrases : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Invite les petits, les pauvres, ils n’ont rien à te donner en retour…

En quittant la table de l’Eucharistie personne ne dira à Jésus : « Merci pour ce repas, à titre de revanche, je te revaudrai cela ! » Nul ne pourra rendre la pareille au Christ, Il a pris la dernière place, Il est notre Maître, le Roi et le Serviteur !

 Nous avons partagé, cette semaine, un temps avec les louveteaux, comment ne pas reprendre cette prière bien connue du scout attribuée à Saint Ignace ;

Seigneur Jésus, Apprenez-nous à être généreux,

A Vous servir comme Vous le méritez, A donner sans compter,

A combattre sans souci des blessures, A travailler sans chercher le repos,

A nous dépenser, sans attendre d'autre récompense, que celle de savoir que nous faisons Votre Sainte Volonté.

Humblement, confiant dans le Seigneur qui se donne et nous donne la force du jour : Soyons ce que nous sommes, mais, soyons-le à fond !