4° Dimanche de carême

A lire, ou à se rappeler le petit prince  "on ne voit bien qu’avec le cœur !"

En ce temps nous sommes invités à regarder avec notre cœur, comme le Christ, et à changer nos cœurs, changer nos regards sur les personnes et les évènements. Dieu voit avec le cœur et Dieu voit les cœurs. Dieu nous invite à regarder avec le cœur et regarder le cœur pour y trouver les qualités, les capacités et la grandeur de chacun, la grandeur de celui qui est petit aux yeux des hommes, celui qui est faible ou méprisé. Nous sommes encore et toujours invités à reconnaître que chacun est capable de grandes choses, et chacun selon ses capacités. Dans la mesure où la personne y met tout son cœur, tous ses moyens, il fait de grandes choses, que nous sachions nous le rappeler. Comment ne pas dire aujourd’hui : Seigneur ouvre mes yeux, ouvre mon cœur, ouvre mes mains, ouvre mes oreilles.

 

Vendredi dans notre livret de carême nous lisions : j’ai imposé mon idée et je n’ai pas échangé, parce que je n’ai pas écouté, je n’ai rien appris, parce que je n’ai pas écouté, je n’ai rien apporté, parce que je n’ai pas écouté, je n’ai pas communié. Je n'ai pas su écouter, je suis resté loin de lui et maintenant nous sommes coupés, séparés…

 

Seigneur ouvre-nous à la lumière de ton cœur ! Par le baptême nous avons été introduits dans le monde de la lumière divine ! Dimanche dernier Jésus voyait et attendait cette rencontre avec le cœur de la

samaritaine, aujourd’hui il vient à la rencontre de cet aveugle de naissance. Il lui donne deux fois la lumière.

 

Tout d’abord Jésus reprend le geste créateur de Dieu qui avec de la glaise façonne l’homme, Jésus guérit cet homme en lui donnant la vue, il le recrée à partir d’un peu de boue… Cet homme se met à voir et il voit en premier l’homme Jésus qui lui a donné la vue. Le long parcours, le long échange pas toujours charitable, va permettre à cet aveugle de reconnaître tout d’abord en Jésus un prophète. Dans ce dialogue avec les pharisiens et les publicains, que l’on pourrait presque nommer dialogue de sourd, cet homme guéri ose braver leur scepticisme et leur méchanceté : si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire, leur dit-il.

 

Par la deuxième rencontre avec Jésus l’aveugle va reconnaître en Jésus le Messie et apporter sa profession de foi : Je crois Seigneur, et il se prosterna devant lui. Voici cette deuxième lumière donnée aujourd’hui. Et c’est là tout notre cheminement vers Pâques. Reconnaître en Jésus le Fils de Dieu qui sauve, Jésus lumière du monde, lumière des hommes et dire Je crois Seigneur tu es source de vie, tu remplis l’univers, je crois Seigneur ton amour est présent, tu es le pardon et l’amour, je crois Seigneur tu donnes la vie !

 

Dans notre cheminement nous n’oublions pas ceux qui sont aveugles dans leur esprit ou dans leur cœur, ceux qui s’enfoncent dans leur aveuglement. Nous sommes pour eux, nous devons être pour eux des témoins de la lumière qui perce les ténèbres, comme l’amour qui perce l’endurcissement des cœurs. En enfants de lumière nous sommes invités fortement à produire des fruits de bonté, de justice, de vérité, de paix et d’amour !

 

Comment à travers cet évangile ne pas redire notre solidarité avec les autres, avec Jésus qui veut nous sauver tous ! Comment ne pas prier les uns pour les autres, que tous et nous-mêmes soyons et devenions des enfants de lumière. Même si nous rencontrons des oppositions, des mépris, n’oublions pas dans la prière tous nos frères persécutés, témoins vivants de Dieu source de vie. Par la grâce du baptême, de l’onction de la confirmation, et la grâce de l’eucharistie, après être allés au désert, vivons en enfants de lumière !