2ème Dimanche de Carême

Abraham, dans la première lecture a compris, à la clarté de sa conscience, que Dieu ne veut pas la mort de l’enfant, ni la mort de quiconque, et contre la coutume païenne, il lui a offert à la place de l’enfant un bélier.

Paul nous dit que Dieu n’a pas refusé son propre Fils. »  Bien que Jésus soit ce fils d’Abraham qui se livre et se donne, ce n’est pas Dieu qui l’a envoyé à la mort mais un mélange bien humain d’inconscience et d’intérêts politico-religieux. Ce que Paul nous dit c’est que Dieu ne nous a pas refusé son propre Fils. Il ne l’a pas gardé pour lui comme un Père possessif. En nous livrant son Fils, il nous a tout donné.

Aujourd’hui, l’Evangile nous resitue au milieu des foules qui ont suivi, écouté avec enthousiasme Jésus, mais Jésus est devenu une menace pour les autorités. Jésus a donc préparé ses disciples à ses derniers jours, il les prépare pour la suite.

Jésus se retire donc dans la montagne pour prier, comme il l’a toujours fait dans les tournants importants de sa vie. Aujourd’hui, il prend avec lui trois apôtres ; Pierre Jacques et Jean ; les mêmes qui seront invités au jardin de Gethsémani. Pierre comme chef des apôtres, Jacques premier apôtre martyre et Jean qui sera au pied de la croix.

Jésus se montre dans sa gloire dans un moment de confusion et de découragement et cela devient un moment de consolation : « même si u n jour vous me voyez défiguré, frappé, humilié, tué, sachez que je suis toujours le Fils bien Aimé du Père qui donne sa vie par amour ! »

Face aux difficultés que nous pouvons rencontrer, les moments passés avec Dieu peuvent redonner du courage pour faire face au quotidien. Il est parfois bien difficile de voir la lumière au bout du tunnel. Martin Luther King, au milieu des menaces de mort, s’est souvenu de ce passage biblique de la transfiguration et il écrivait dans son journal : « Je suis monté sur la montagne pour prier et j’ai entrevu la terre promise... Cette rencontre avec Dieu m’a permis de continuer à lutter pour la justice. »

Pierre aurait bien voulu rester sur la montagne, où il se sentait en paix et loin de tous les problèmes de la vie quotidienne : « Il est heureux que nous soyons ici ; dressons donc trois tentes... » Mais il a dû descendre dans la plaine et reprendre douloureusement le chemin derrière Jésus. Ce moment de prière et de transfiguration lui a redonné le courage de continuer à marcher.

Il est important pour nous, les chrétiens, d’entrer en contact avec Dieu de façon régulière, pour ensuite suivre Jésus jusqu’à Jérusalem.
Ce dimanche de la Transfiguration est comme une oasis, un puits au milieu du désert, une source d’eau claire sur la route de notre pèlerinage vers la vie. Dans ces moments de rencontre avec Dieu, le Seigneur nous rassure et nous rappelle que nous sommes toujours les filles et les fils bien-aimés de notre Père céleste.

Et voici qu’à notre tour, Nous sommes envoyés pour être les témoins et les messagers de l’espérance. Cette parole que nous avons reçue doit grandir en nous. Cela ne se réalisera qui si nous la proclamons. Si nous l’accueillons, ce n’est pas pour la mettre dans un conservateur mais pour la donner aux autres ; c’est cela la vie chrétienne : accueillir Jésus et le donner aux autres. Lui seul peut nous transfigurer. En ce jour nous le supplions : sur les chemins de la vie sois ma lumière Seigneur ! Ecoutons Jésus qui nous parle dans les personnes et les évènements. Ecoutons-le, il nous appelle à faire quelques pas avec Lui, baptisés nous voici immergés dans la mort du Christ pour une vie nouvelle, pour la VIE.

Terminons par cette prière de Sœur Emmanuelle :

Seigneur, accorde-moi aujourd'hui cette grâce : Regarder la face ensoleillée de chacun de ceux avec qui je vis. Il m'est parfois difficile, Seigneur, de dépasser les défauts qui m'irritent en eux.
Aide-moi, Seigneur, à regarder ta face ensoleillée, même devant les pires évènements : ils peuvent être source d'un bien qui m'est encore caché.
Accorde-moi, Seigneur, la grâce de ne travailler que pour le bien, le beau et le vrai,
de chercher sans me lasser, dans chaque homme, l'étincelle que tu y as déposée en le créant à ton image.
Donne-moi, à toute heure de ce jour, d'offrir un visage joyeux et un sourire d'ami à chaque homme, ton fils et mon frère.
Donne-moi un cœur trop large pour ruminer mes peines, trop noble pour garder rancune, trop fort pour trembler, trop ouvert pour le refermer sur qui que ce soit.