Ascension

Au soir du Vendredi saint tout semblait fini… Au soir de Pâques les disciples d’Emmaüs n’étaient guère plus enthousiaste… De ce jour de la Résurrection à l’Ascension les disciples sont dans la joie des rencontres qu’ils font avec Jésus mais restent fermés sur eux-mêmes, ils n’osent pas encore y croire. Jésus les quitte, monte au ciel vers son Père et notre Père, sont ils pour autant rassurés ? Certes ils s’en retournent à Jérusalem attendant le don de la Promesse, le don de l’Esprit. Et c’est là, certainement que se joue toute la maternité de Marie, oh combien elle doit les rassurer, les inviter et les persuader d’attendre dans l’action de grâces, dans la supplication et la prière le don de l’Esprit Saint. L’Eglise, sans que personne n’y rette attention est en train de naître.

Jésus monté aux cieux, nous plante solidement en terre. Nous sommes, désormais, son unique présence auprès de nos frères. Accueillons la joyeuse mission qui nous est donnée en cette fête. « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création... » Jésus, par nos mains, nos yeux, nos lèvres, nos pieds et notre cœur, veut, par nous, sans cesse continuer à aimer, à rencontrer et à sauver tous les hommes.

L’Ascension du Seigneur est l’achèvement de son Incarnation. Saint Athanase, rappelait avec force que « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu.»

Ce mystère où Jésus Fils de Dieu se fait homme, prend sur lui toute notre humanité, mystère commençant à Noël, s’approfondit dans la vie publique du Christ, se creuse dans le scandale  de la croix où le Fils a pris sur lui toutes nos détresses et nos folies et Il éclate en la résurrection, le triomphe de la vie sur toute mort. Voici qu’il s’accomplit enfin dans l’Ascension.

En rentrant dans le sein du Père, mais avec tout son poids de chair et d’humanité, Jésus nous divinise. Il nous fait partager l’amour de Dieu. Et avec nous, tout l’univers est transfiguré. Dans ce grand corps que forme le Christ, la tête est déjà dans les cieux. De ce corps nous sommes les membres et bénéficions déjà de ce bonheur divin. C’est la fête de l’espérance. Car là où la tête est passée, là aussi le corps tout entier passera.

La mission peut commencer. Elle est la joie d’annoncer au monde sa plus belle destinée.

« Allez de toutes les nations faites des disciples… » la naissance du peuple de croyants est lié au départ de Jésus. Il faut que Jésus s’en aille pour que vive l’Eglise.. La vie naît de la mort. Jérusalem bascule de sens… Ce n’est plus la terre vers laquelle Jésus marche, Jérusalem devient un point de départ.  Le lieu de la mort du Christ devient ce lieu de naissance pour l’Eglise. C’est le commencement d’une histoire, notre histoire, peuple de croyants. Et désormais il nous faut partir, là où le Christ nous envoie, là où le vent de l’Esprit nous pousse et nous porte.

Les apôtres sont les témoins de ces évènements, ils ne sont pas pour autant les garants d’un passé mais des chercheurs d’avenir, des quêteurs d’espérance, des marcheurs de Dieu. Et nous, peuple de croyants, nous sommes à leur suite, ces porteurs de Dieu, les garants d’un devenir où l’Evangile ne s’écrit qu’en se vivant.

Vivons, avec la grâce de Dieu, l’Evangile qui nous est confié, portons en nous et autour de nous Jésus Christ Fils de Dieu Vivant et Sauveur qui nous donne la force de l’Esprit.

Entendons sans crainte, avec confiance, Jésus nous dire : venez à moi, d’autant qu’il ajoute je suis avec vous !

Reste avec nous Seigneur ! Que nous restions avec toi Seigneur !