Job est dans la souffrance et l’épreuve. Il a tout perdu : ses biens, ses enfants et le voici frappé de la lèpre. Il s’interroge, et il interroge Dieu. Il en appelle à Dieu pourquoi Seigneur, je n’ai rien fait de mal ?

Job refuse les explications que son entourage lui donne sur la souffrance : si tu connais le malheur, tu l’as mérité, Dieu t’avertit, te punit, repens toi…

Aujourd’hui, nous l’entendons pousser un cri de souffrance : “À peine couché, quand pourrai-je me relever ? Le soir n’en finit pas : je suis envahi de cauchemars jusqu’à la tombe…”

En entendant ces paroles, nous pensons à tous les grands malades qui sont confinés dans une chambre d’hôpital ou chez eux. Ces nuits qui n’en finissent pas c’est très éprouvant pour eux. Certains n’ont plus la force de prier, c’est à nous de prier pour eux et à leur place. C’est leur cri de souffrance que nous faisons monter vers le Seigneur. Ce cri est une prière que Dieu entend.

Pour Job, pour l’homme, il faudra un long chemin pour que Job dise et redise sa confiance en Dieu : « le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, que le nom du Seigneur sot béni ! »

Job vit et crie sa révolte, sa souffrance, il appelle au secours…

Job nous dit déjà cette présence mystérieuse du Seigneur au cœur de la souffrance.

Jésus vient à nouveau le dire aujourd’hui.

Le psaume nous permet de recevoir la réponse de Dieu à la supplication de Job et à celle de toute l’humanité : Il guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures.” Savoir que Dieu nous écoute est déjà une première réponse. Il nous aime tous bien au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. C’est pour cet amour que les psaumes nous appellent souvent à fêter notre Dieu et à chanter sa louange.

Paul nous invite à faire un pas de plus. Nous ne pouvons pas nous contenter de bénéficier passivement de l’amour de Dieu. Nous sommes envoyés pour l’annoncer à tous. Notre priorité doit être pour ceux qui sont douloureusement éprouvés par la maladie et la souffrance.

Dans l’Evangile, tout commence à la maison de Simon où il aimait se rendre… tout se passe dans le secret des murs où la maladie tient prisonnière la belle-mère de Simon. Jésus est celui qui sort à la rencontre des autres, et celui qui fait sortir. Il est sorti de la synagogue, de Capharnaüm, il il sort de la maladie les malades pour les conduire à la rencontre avec le Christ – Messie de Dieu.

Dans ce court texte d’évangile tout est mouvement, tout est en contraste, en ombres et en lumières, on va de la foule au désert, du feu de l’action au secret de la prière, de la renommée que Jésus ne veut pas à la solitude qu’il recherche pour être avec son Père.

Dimanche dernier il enseignait, il guérissait, aujourd’hui il guérit et il nous entraîne à la prière, dans sa prière. Nous aussi, nous en avons besoin. La prière nous permet de nous ajuster à Dieu et à son amour. Nous lui confions tous ceux et celles qui sont douloureusement éprouvés par la souffrance et la maladie. Nous prions également pour tous ceux qui les accompagnent. En communion les uns avec les autres, nous lui demandons qu’il nous donne force et courage pour témoigner de son amour tous les jours de notre vie.

Nous sommes invités aujourd’hui, à faire renaître l’espoir, à rallumer la lampe qui vacille, à redonner le goût de vivre et la force de continuer le chemin. Il faut savoir mettre la main sur l’épaule de celui qui souffre, de le regarder et lui redonner confiance, de l’encourager. Il suffit parfois d’un simple regard, d’un simple geste d’amitié.

Savoir accompagner sans juger, aider sans poser de questions, être là pour la personne malade, blessée, accusée, condamnée, jetée par terre... « Jésus fit lever la belle-mère de Pierre en la prenant par la main ». Et sur la croix, avant de mourir, il dira au voleur crucifié avec lui : «Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis». Aujourd’hui soyons avec le Christ !