2° Dimanche de Pâques

Béni soit Dieu dans sa grande miséricorde, il nous a faits renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection du Christ…(2° lecture)  Et nous entendons Jésus nous redire soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux !

Chacun de nous peut penser à toutes les paroles et à tous les écrits qui sont comme des flèches empoisonnées : c'est toute une vie qui finit par être brisée.
Accuser l'autre et l'enfoncer n'est pas chrétien. C'est ce que nous devons comprendre  à travers l’Évangile: nous y retrouvons Jésus ressuscité face à ses amis qui l'avaient abandonné ; Pierre l'avait même renié ; les autres l’ont abandonné, seul Jean est resté au pied de la croix… Mais Jésus n'a pas cherché à leur faire des reproches. Bien au contraire, il les rejoint pour leur donner la paix : c'est la paix de la résurrection, la paix de la miséricorde qui pardonne, la paix qui touche le cœur et envahit toute leur existence. Il a pour eux un regard vraiment miséricordieux. Tout au long des Évangiles, nous le voyons relever celles et ceux qui étaient tombés. Il vient les libérer de ce mal dans lequel ils étaient tombés. Et ceci est toujours d’actualité, même si cela semble tarder…

Jésus le Crucifié se montre vivant aux apôtres. Les plaies qu'il leur montre ne sont pas un reproche mais une preuve d'amour. C'est en contemplant ses blessures que nous comprenons mieux à quel point il nous aime. Jésus vient changer le regard que nous portons sur ceux qui sont éprouvés par les souffrances. Transfiguré par la lumière de Pâques, l'homme des douleurs nous apprend à voir dans les crucifiés d'aujourd'hui des ressuscités en puissance. Nous n'aurons jamais fini de rendre grâce pour cet amour qui est en lui.
L'Évangile de ce dimanche nous dit : ces hommes qui avaient abandonné leur Maître reçoivent une mission : ils sont envoyés par celui-là même qu'ils ont trahi. Il aurait pu se dire qu'il ne pouvait pas compter sur eux, qu'ils ne sont pas fiables. Or voilà que, malgré leur trahison, il leur confie le ministère du pardon. La vraie miséricorde ne connait pas de méfiance. Elle espère contre toute espérance.
Même le doute de Thomas, tout comme les autres apôtres qui voient avant de croire, donne de la force à la miséricorde. Thomas est peut être plus blessé, trop blessé, pour faire confiance à la parole de ses compagnons. St Augustin apporte ce commentaire : Jésus dit à Thomas Viens, touche et crois, je connaissais tes blessures, j’ai gardé pur toi mes cicatrices… Thomas a touché l’homme et il a reconnu Dieu…Jésus garde en son corps ses plaies, ses blessures, son humanité glorieuse et il est vivant. Alors nos plaies, nos blessures sont traversées par la Vie, par un amour plus fort que la mort. Jésus le Christ n’efface pas les blessures ni les épreuves, il les traverse avec nous pour que nous les dépassions grâce à lui.

En célébrant cette Eucharistie, nous demandons au Seigneur qu'il nous rende accueillants à ce don qu'il nous fait ; qu'il fasse de nous des vrais témoins de la miséricorde offerte à tous, même à ceux qui ont commis le pire. La foi que nous sommes invités à proclamer est source de paix, de joie et d'amour. Le nom de Dieu est miséricorde. Qu'il soit toujours avec nous pour annoncer au monde qu'un pardon est toujours possible. Qu’il soit au milieu de nous alors que nous supportons l’épreuve devant ceux ou celles qui font souffrir. Gardons l’espérance du jour nouveau, du retour de chacun et que nous puissions chanter aujourd’hui, demain, chaque jour : voici le jour que fit le Seigneur, jour de la miséricorde sans fin, jour de joie et de paix, Alléluia !