Saint Pierre nous plaît et nous aimons à nous identifier à lui, comme à St Thomas… Mais il nous faut aussi entendre et recevoir la gifle d’aujourd’hui.

Pierre a proclamé sa Foi, Aujourd’hui il ne veut pas de la Passion du Christ et Jésus lui dit vertement : « Passe derrière-moi Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu ! »

Lorsque nos pensées ne sont pas celles de Dieu elles deviennent un rejet de Dieu, une coupure d’avec la Vie !

Quand donc Pierre, quand donc sommes-nous dans cette attitude de mort ? Lorsque nous refusons de porter la croix avec Jésus, lorsque nous voyons dans nos échecs, dans les souffrances, les maladies, les accidents, la mort de ceux que l’on aime, la victoire de l’absurde, la violence, nous nous privons d’être habités par la petite flamme de l’espérance.

Porter sa croix c’est croire qu’avec l’échec, le malheur, la mort, il n’y a pas une impasse mais un passage, c’est croire à l’impossible, à la vie plus forte que la mort.

Le Prophète Jérémie en a fait l’expérience. Il s’écrie dans son dépit : « je ne penserai plus à Lui, je ne parlerai plus en Son Nom » ! Mais cette résolution n’a pas résisté à la séduction du Seigneur. « Il y a en moi comme un feu dévorant, au plus profond de mon être je m’épuise à le maîtriser, sans y réussir » ! Cette séduction de la grâce, ce lancinant appel à chercher Dieu, envers et contre tout, malgré toutes les épreuves, les désillusions et les moments de désert ou d’angoisse, travaille le cœur de tous les chercheurs de Dieu.

C’est ce nous dit saint Paul dans la deuxième lecture : « Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait ». La rencontre de Dieu est une mise en route qui nous entraîne bien au-delà de ce que nous pourrions imaginer, mais ce n’est pas une logique de mort !

Dans un village, une vieille dame, avait trois enfants et un mari ivrogne. Elle devait gagner le nécessaire pour nourrir sa famille, car son mari avait perdu son emploi. Malgré ses moyens très limités, elle gardait chez-elle sa belle-mère en chaise roulante et complètement dépendante des autres. Pendant des années, son grand amour et sa foi profonde lui ont donné le courage de faire face à toutes ces difficultés. Aujourd’hui cette vieille dame, belle et sereine, entourée de l’amour de ses enfants, remercie Dieu tous les jours pour tout ce qu’elle a reçu dans sa vie !

Chacun de nous pourrait donner de nombreux exemples de cet amour difficile qui demande abnégation et sacrifices.

Pour aimer authentiquement, il faut y mettre le prix même si la mentalité moderne nous invite à l’épanouissement, à la jouissance, à la liberté complète, : «je veux vivre ma vie !».

En choisissant l’amour, avec tout ce que cela comprend de souffrance, nous construisons une vie en abondance qui se transforme en vie éternelle. « Qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi la trouvera. » Les sacrifices que nous faisons pour ceux et celles que nous aimons valorisent notre existence et donnent sens à notre vie.

Puissent nos pensées devenir de plus en plus semblables à celles de Dieu.