Premier Dimanche de l’Avent.


La période délicate que nous vivons actuellement ne peut que nous interroger et nous inviter à retrouver l’essentiel.

N’est-ce pas le sens de la veille à laquelle nous sommes appelés par les lectures de ce jour, de ce temps qui nous ouvre à la pauvreté et la richesse intérieure de Noël ? Que peut signifier veiller et tenir sa lampe allumée, apporter au monde l’espérance ? Noël, l’Evangile n’est pas un conte de fée, une histoire pour les enfants, elle la réalité profonde de Dieu qui se fait l’un de nous, qui vient au milieu de nous et vient nous sauver. De quoi, sinon du péché, du mal qui habite notre cœur, notre vie, notre monde.

Il ne s’agit pas de couronne de l’Avent, ni de sapin à décorer mais d’une vie donnée, de notre vie à donner pour qu’elle brille aux yeux du monde.

Mais en décorant une couronne, je pense à Jésus Christ couronnée d’épines, ou encore à la couronne des jeunes communiantes, comme celle des mariées… Elles deviennent signe d’amour, de confiance envers le Bien Aimé.

En décorant le sapin, je réfléchis davantage à ses couleurs verte, rouge et blanc.

Le rouge des boules, le rouge de la pomme fruit et symbole du péché, du Mal qui sera cloué sur la croix. Rouge comme le Sang du Christ coulant du côté ouvert, où Jésus donne jusqu’à la dernière goutte…Mais je regarde aussi cette pomme comme un doux fruit donné par le Créateur, comme je vous le disais pour les communions fin Octobre. Rouge comme la couleur de l’amour crucifiant, donnant tout de lui-même.

Le blanc comme l’est l’hostie, Corps du Christ livré pour nous. Hostie pain de Vie, pain d’accueil et de fraternité, pain de la route et de l’espérance. Hostie pain du pardon et de la réconciliation, pain d’unité et de rassemblement. N’hésitons pas alors de fabriquer des cercles de cartons peints de blancheur pour nous le rappeler.

Le vert comme l’est le sapin, arbre symbole de vie éternelle, qui conserve toujours ses aiguilles. Il porte l’étoile qui me dit tout simplement l’étoile de David, signe du Christ fils de David, Jésus Fils de Dieu Sauveur !

Ainsi, simplement, nous apporterons une touche chrétienne à nos traditions humaines.

Le sapin devient alors le signe de cette espérance. L’espérance qui nous pousse à aimer dans toutes les situations, parce que Dieu nous aime sans se lasser.

Et si encore, je retrouvais une ancienne tradition en Grande Bretagne celle du Père Noël secret, qui pourrait s’appeler mon ange gardien de l’Avent. Chaque membre d’une famille, par tirage au sort, se voit confier un autre membre pour lui apporter aide, écoute, bienveillance, rendant chacun attentif aux besoins de l’autre, jusqu’à peut-être changer de regard…

Ce temps d’Avent, de pandémie a l’avantage de nous détourner de nos habitudes, de nous tourner, j’espère vers ce qu’il y a de plus essentiel, de plus intérieur.

J’ai un corps, un cœur, un esprit. Le corps est au petits soins, la peur de la mort, de la maladie a envahit le monde, et le corps médical, le corps politique veulent prendre soin de nous, et presque décider à notre place, même si je dois protéger mon frère. Mais qui prendra soin de l’affamé, du sans travail, du sans ressources, du sans abri, du sans espoir ? Qui sinon un peu chacun de nous ?

Qui prendra soin et donnera la nourriture à mon cœur et à mon esprit sinon l’être aimé, l’être aimant, sinon la culture ? Qui donnera cette nourriture sinon Celui qui se donne Pain de Vie : Qui mange ma chair et boit mon Sang aura la Vie éternelle.

Qui donnera cette nourriture à son frère dans le besson sinon chacun de nous ? ‘Ce que vous avez fait, ce que vous n’avez pas fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, à moi aussi vous l’avez fait, à moi aussi vous ne l’avez pas fait, dit Jésus !

Vivons cet Avent en allant de l’avant, au-devant de nos frères, en redonnant un sens sacré à la fête que nous célèbrerons du mieux que possible et selon le cœur, la vision de Dieu !