3ème Dim Avent

Es-tu celui qui doit venir ? Qui est ce Jésus que nous attendons ? comment Jean Baptiste peut il douter lui qui connaît Jésus, lui qui s’est réjoui de sa présence avant même sa naissance ?

Jean le Baptiste attendait un Messie qui viendrait juger, punir et récompenser. Mais il n’est rien ! Jésus visite les publicains, les pécheurs, il guérit les malades, dit heureux les doux, les pacifiques, apprend à aimer ses ennemis… mais ne fait rien contre les romains qui occupent le pays.

Comme Jean Baptiste, nous pouvons être enfermés dans nos doutes, nos questions. Nous pouvons aussi nous enfoncer dans des certitudes qui ne sont pas la vérité de l’Évangile. Nous avons tous, à un moment donné, à dépasser nos doutes pour être plus en communion avec le Christ qui veut demeurer chez nous comme chez les autres.

Allez rapporter ce que vous voyez et entendez… Qui aujourd’hui peut dire ce qu’il voit et entend de bon et de beau autour de lui ? Qui sait se réjouir du petit signe quasi insignifiant, qui sait reconnaître le moindre progrès de l’autre, ou tout simplement faire un effort pour l’accueillir ?

Jésus est là au milieu de nous, en nous, et à travers nous veut accomplir des gestes de compassion et d’amour, et ça nous le savons.

Jésus apporte la paix et affirme que le salut du monde avance chaque fois que le mal recule quelque part. Dieu est à l'œuvre lorsqu’un geste de bonté est posé envers les souffrants, les défavorisés, les pauvres, les rejetés de nos sociétés. Le Dieu de Jésus-Christ, ne se manifeste pas par des gestes de triomphe et de vengeance, mais par des gestes de compassion et d’amour.

Lorsque nous transmettons aux plus jeunes ce que nous savons de Jésus Christ, nous devons transmettre ce qui est écrit dans l’Évangile : notre Dieu est un Dieu de tendresse et de bonté qui ne fait peur à personne, un Dieu proche de nous, qui connaît nos joies, nos succès, nos problèmes, nos peines et nos souffrances et qui nous accompagne tout au long de notre vie.

Ce Messie « incarné », nous le retrouverons dans la crèche de Bethléem. Jésus, petit enfant fragile, est complètement dépendant de ses parents et des gens autour de lui. Les gens l’attendaient fort, puissant, victorieux… il entre dans notre monde en clandestin, un sans papier, un immigrant illégal, se réfugiant en Egypte. « Il n’y a pas de place pour lui dans la salle commune ». Les premiers visiteurs sont de pauvres bergers, ceux qui étaient mis à l’écart, comme des infréquentables. Il mourra entre deux bandits, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche.

C’est là le genre de Messie et de sauveur que Dieu a choisi. C’est pourquoi Jean Baptiste a eu des doutes : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »

Pendant ce temps des Fêtes, le Christ nous demande de le « reconnaître » dans l’humble crèche de Bethléem et, comme lui, de nous rapprocher de ceux et celles qui souffrent : les aveugles, les boiteux, les malades, les personnes seules et abandonnées.

Nous sommes invités à ouvrir nos horizons et nos cœurs, à ne pas penser seulement à nous et aux membres de notre famille. Pendant cette période de joie, de partage et d’échange, il y a tant à donner, plus qu’à recevoir ! Il y a tellement de besoins, de souffrances et de solitudes ! Si chacun de nous fait un effort pour rejoindre certaines personnes qui ont besoin d’un peu d’amour et d’affection, Noël aura une véritable signification dans leur vie et dans la nôtre. Nous serons alors une « bonne nouvelle » dans notre monde d’aujourd’hui.

Le Christ est bien celui qui doit venir : « Maranatha, viens Seigneur Jésus ».