Vendredi Saint


 

Nous célébrons la mort du Christ notre Sauveur ! Jour de deuil, de tristesse, et il y aussi une certaine action de grâce, une certaine chaleur qui monte de nos cœurs comme un chant de foi conscient d’être libérés par la sainte croix.

 

La croix du Christ nous invite à être des Simon de Cyrène, nous avons tous, un jour une croix à porter, soit nous la refusons, soit nous l’acceptons. La refuser nous donne en plus un poids d’amertume, de révolte… L’accepter c’est porter une douleur pacifiée, les yeux tournés vers le ciel. Comme le Christ il nous arrive de tomber, et comme lui, avec lui, par lui, nous nous relevons. Ne craignons pas notre faiblesse, nos défaillances… Il peut arriver que nous aidions les autres à porter une croix, soulageant le chagrin d’un enfant, d’un ancien, en écoutant, réconfortant, rendant service, et le feu de l’amour c’est le Christ.

 

L’amour est crucifié, l’amour crucifie toujours, l’amour reste parfois incompris, les uns se laissent saisir par l’amour d’autres y sont étanches.

Jésus, les hommes à sa suite, prennent le risque de se voir délaissé.

Jésus garde confiance et s’abandonne au Père.

 

Suivant le Christ, nous voulons garder confiance et nous en remettre à Dieu notre Père.

 

Contemplant le Christ en croix, avec lui, nous levons les yeux vers le ciel, vers notre Père, pleins d’espérance, cette espérance qui peut être comme folie, comme une volonté, comme une décision et non comme un cadeau. À nous de la construire quand tout a l’air de s’effondrer, quand la malfaisance et l’égoïsme semblent partout régner. Quand la laideur nous coupe les bras et les ailes. L’espérance, non pas comme un cadeau ou un dû mais comme l’œuvre d’une volonté d’homme.

 

Ces jours derniers, nous étions là à nous morfondre, à ronchonner contre le mauvais temps qui paraît s’être installé pour l’éternité, nous ne cessions de protester contre des broutilles et des affaires minimes…Le courage du gendarme offrant sa vie pour protéger une innocente, une personne âgée juive, meurt assassinée, tant d’hommes, de femmes, d’enfants, meurent innocents, injustement, sacrifiés au nom de quoi, au nom de qui ? Elargissons notre regard à toute l’humanité tenaillée par l’angoisse de mourir et l’angoisse de la violence. Ces victimes nous offrent une sorte de résurrection de l’humain dans la pagaille des jours médiocres. Ils posent sur nos chemins un petit caillou baptisé espérance.

Gardons cette espérance, portons la au monde qui nous entoure et disons sans crainte : Victoire tu règneras O Croix tu nous sauveras !