Ascension

Jésus quitte définitivement ses apôtres. Vivent-ils ce moment comme un deuil, apprendre à vivre devant l’absence visible du Bien Aimé ? Mais c’est aussi ce moment de joie, car ils sont alors invités à une Présence bien plus profonde que physique.

Jésus reste présent pour eux, comme pour nous, dans le don de l’Esprit Saint, dans la parole des évangiles, dans la communauté rassemblée, dans la prière, dans les sacrements et dans le service des autres nos frères.

Non ce n’est pas la fin d’une histoire, juste le début de l’éternité. Si Jésus était resté parmi nous qu’en serait-il ?  Présent au milieu de nous, extérieur à nous comme nous sommes extérieurs les uns aux autres. Voici Jésus présent intérieurement, hors frontières et hors du temps. N’en est il pas de même, ou ne doit-il pas en devenir ainsi lorsque nous vivons un deuil ? Jésus est là, il est en nous et nous sommes en lui. Entrons dans les dimensions de Dieu pour aller au-devant des autres, les rencontrer et les aimer comme il nous dit de le faire. « Allez dans le monde entier. » Et la joie crépitera, brillera et brûlera comme un feu au cœur de la nuit.

Voici le temps de l’Église qui commence. Jésus est à la fois absent et présent.

Jésus nous précède dans le cœur de tous ceux et celles qu’il met sur notre route. Comme les apôtres, nous sommes tous envoyés pour témoigner de Jésus ressuscité ; mais le principal travail est l’œuvre de Jésus.

Saint Marc écrit : ” “En mon nom, dit Jésus, ils chasseront les esprits mauvais ; ils parleront un langage nouveau ; ils prendront des serpents dans leurs mains, et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien.” Face à la résurrection du Christ, le mal ne fait plus le poids ; il ne peut avoir le dernier mot. Là où l’Évangile est annoncé, la puissance de Dieu est à l’œuvre.

Trop souvent nous voyons ce qui meurt, les églises qui se vident, l’abandon de toute pratique religieuse, les violences, le poison de l’alcool, de la drogue, de l’égoïsme ; le poison de la terreur, de la dépression, du découragement... Apprenons à voir tout ce qui germe et tout ce qui est signe d’espérance et de vie. Les chrétiens qui redécouvrent l’Évangile et s’engagent dans la mission sont den plus en plus nombreux.

Lorsque le Christ envoie ses disciples dans le monde, il leur dit de ne pas avoir peur car il les accompagne. Avec l’aide de Dieu, le mal en nous et autour de nous peut être vaincu. Il n’est pas facile de vivre dans notre monde d’abus, de violence, de mépris pour les plus faibles, mais c’est dans ce monde que Dieu a envoyé son fils, non pas pour le condamner mais pour le sauver.

Chaque dimanche, nous nous réunissons en Église pour écouter la parole de Dieu et partager la vie du Seigneur. À la fin de l’eucharistie, nous sommes invités à retourner dans nos familles, dans notre milieu de vie : « Ne restez pas là à regarder vers le ciel », « allez dans la paix du Christ ». Retournez dans votre Galilée, dans vos foyers, dans vos familles, à votre travail, là où la « mission » vous attend.

Jésus nous dit en cette fête de l’Ascension : « Mettez la main à la pâte. Luttez contre le mal et contre tous les poisons de notre monde. Chassez les esprits mauvais, parlez un langage nouveau, accompagnez les malades qui s’en trouveront mieux. Vous pouvez vaincre le mal car je suis avec vous tous les jours et mon Esprit vous accompagne. Je travaille avec vous et confirme la Parole par des signes d’apaisement, de bien-être et de paix. » Dans dix jours, nous fêterons la Pentecôte, la venue de l’Esprit Saint sur les apôtres. Que notre prière monte vers Dieu : “O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre.” Amen !