Le peuple d’Israël, dans la première lecture déclare : « Je ne veux plus entendre la voix du Seigneur mon Dieu, je ne veux plus voir cette grande flamme, je ne veux pas mourir. »

De fait, dans le premier Testament, le peuple ne pouvait pas approcher de Dieu sans mourir, il ne pouvait pas voir Dieu face à face sans mourir, il devait se contenter d’un feu qui brille, d’une nuée qui éclaire ! Maintenant, le peuple veut voir son Dieu.

Le Seigneur comprend le désir de son peuple et voilà ce qu’il répond à Moïse : « Ils ont bien fait de dire cela. Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je leur prescrirai. Si quelqu’un n’écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même je lui en demanderai compte. »

Dieu, notre Père, a accompli cette promesse, ce prophète, c’est en Jésus-Christ. Désormais, nous pouvons nous approcher de Dieu, un homme comme nous est né, il  a grandi et a vécu comme nous, il est venu habiter chez nous pour que nous puissions entrer en communion d’amour avec Dieu.

L’Évangile de ce jour nous rapporte la première prédication de Jésus. Il est LE prophète qui enseigne avec autorité. Il est venu nous dire le Père et nous enseigner le sens des Écritures. Et voici que nous sommes appelés à devenir des disciples, des gens qui l’écoutent et le suivent. Personne ne peut se fabriquer un Dieu comme ça l’arrange. Mettons-nous à l’écoute de Jésus qui enseigne.

Dans la synagogue, il y avait un homme qui était possédé par un esprit impur. Cet esprit ne l’a pas empêché de venir à la synagogue pour écouter l’enseignement de Jésus. Ce même esprit ne nous empêche pas de venir à l’église. Il nous empêche d’être complètement donnés à Dieu. Nous entendons ce que nous avons envie d’entendre. Et nous n’acceptons pas d’être remis en cause et nous disons :  “Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Pourquoi viens-tu nous déranger ?”

Dès que Jésus se met à parler, à expliquer la Parole de Dieu, le diable se manifeste et se sent menacé ; il reconnaît la force de celui qui a commenté la Parole de Dieu : « tu es le saint de Dieu » dit le diable.

Accueillons cet Évangile comme une bonne nouvelle : Jésus est venu pour nous débarrasser de tout ce qui qui nous détourne de Dieu.

Osons nous identifier à cet homme ! Peut-être que son cri viendra nous rejoindre dans notre souffrance intérieure. Car nous le connaissons bien cet être qui ne trouve plus de paix en lui-même tant il est dominé par les réalités obscures qui l’habitent. Il est comme déchiré entre la partie profonde de lui-même qui ne demande qu’à être aimée et cet esprit mauvais qui le domine et l’isole.

Le démon reconnaît en Jésus le Saint de Dieu mais il insinue de manière perverse que son rôle pourrait être négatif : « es-tu venu pour nous perdre ? » Et cela ne peut que susciter la colère de Jésus : « Sors de cet homme ! »

Jésus répond en faisant bien la différence entre l'homme et le mal qui vit en lui "Silence ! Sors de cet homme !"

Ce n'est pas l'homme qui est mauvais, qui est le mal ! Mais en l'homme il y a le bien et le mal.

Dans le meilleur des cas, nous cherchons à résister à l’ennemi intérieur ; mais souvent nous n’avons pas tellement envie d’être libérés : il faudrait prendre des initiatives, faire des choix difficiles, s’engager personnellement, alors que jusqu’à présent, nos démons nous ont dicté la conduite à tenir. Nous sommes complices des forces du mal et nous avons envie de crier, nous aussi, en perdant nos replis sur nous-mêmes et nos fausses sécurités, de devoir payer prix de cette libération : « Es-tu venu pour nous perdre ? » Pourtant on ne sauve sa vie qu’en la perdant, en la donnant à Dieu...

N’ayons pas peur de Dieu car il nous aime, il ne vient pas pour nous détruire par le feu ou par les ouragans, mais il vient pour nous apporter sa présence et son amour.

Au plus profond de chacun de nous, le diable ne pourra jamais s’installer, c’est le sanctuaire de Dieu, c’est le meilleur de nous-mêmes. Laissons Jésus descendre dans notre cœur, doucement, lentement, dans le silence et dans l’écoute de l’Evangile, lu dans la foi, pour que tout s’éclaire et que le diable disparaisse.

Prenons le temps de lire l’Evangile, d’écouter Jésus Christ qui ouvre nos yeux et nos cœurs pour les libérer du mal qui nous habite. 

Que la célébration de l’Eucharistie nous rapproche de Jésus. Présentons-lui toutes nos blessures et toutes nos maladies physiques, ou spirituelles, et il nous donnera la Vie.