3 ème Dimanche de pâques

 

Jésus que vous avez fait mourir sur la croix, Dieu l'a ressuscité." Sa mort n'est pas un échec. Il est vivant pour toujours ; tout cela était annoncé dans les Écritures, Moïse, les psaumes, les prophètes. Désormais, il faudra relire tout l'Ancien Testament à la lumière de la résurrection de Jésus. Nous voici témoins de cette Bonne Nouvelle à porter au monde et autour de nous : avec Jésus, la mort n'a pas le dernier mot ; le projet de Dieu débouche sur la vie.

Avec les apôtres qui ont écrit la vie de Jésus, pas seulement dans les livres, mais aussi par leur vie, et dans leur sang versé, nous accueillons ce testament comme un livre ouvert, nous témoins de la résurrection, témoins du bonheur offert à tout homme… Le Christ dans ce testament ne cesse de nous dire allégez votre fardeau, j’ai pris sur moi la souffrance de l’humanité, allez d’un cœur léger annoncer dans la joie que la paix est possible, la fraternité est ce chemin de l’amour.

Si dans l’Evangile de ce jour c'était comme la fin d'une grande espérance. Deux disciples marchent tristes et désemparés…  Et nous sommes souvent ces disciples marqués par la tristesse et le découragement. C'est ce qui arrive quand nous voyons notre vie de tous les jours comme une défaite : la défaite de l'Évangile pour les chrétiens persécutés, pour les pauvres, les exclus, les victimes de la violence, des guerres, de la solitude, de l'abandon. Cette défaite c'est aussi quand nous disons qu'au point où nous en sommes, il n'y a plus d'espoir possible.
Mais voilà que sur ce chemin d'Emmaüs, Jésus s'approche des siens et les rejoint. Ils ne le reconnaissent pas : leurs yeux sont aveuglés par la tristesse et la déception. Le même Christ nous rejoint sur nos routes. Quand tout va mal, il est là. Mais trop souvent, nous ne le reconnaissons pas car nous sommes ailleurs. Et pourtant, il est toujours là, prêt à nous écouter. Nous pouvons lui crier notre souffrance, notre déception, notre tristesse. 
C'est alors qu'il intervient pour nous expliquer les Écritures, Moïse, les prophètes… C'est à cela que nous sommes tous appelés : accueillir le Christ, nous laisser transformer par son Évangile. Saint Luc précise que le cœur des disciples était brûlant tandis qu'il leur parlait. C'est ce qui était annoncé par le prophète Isaïe : ""...ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission." C'est aussi cela que nous pouvons demander au Seigneur : que notre cœur soit rempli de l'amour qui jaillit de son cœur.
Dans cet Évangile, il y a cette demande des disciples que nous faisons nôtre : "Reste avec nous !" Une telle rencontre ne peut s'arrêter ainsi. Alors leurs yeux s'ouvrent et ils le reconnaissent. Pour reconnaître le Christ ressuscité, présent dans notre vie, il nous faut le regard de la foi, une foi réchauffée par la Parole de Dieu et l'Eucharistie. C'est ainsi que le Christ ressuscité nous rejoint au cœur de nos vies pour raviver et fortifier notre espérance.
Et quand nous reconnaissons et accueillons le Christ vivant, nous ne pouvons pas le garder pour nous-mêmes ; nous le crions au monde. Tout comme les disciples s’en repartent à Jérusalem, nous portons cette joie du Christ ressuscité et Joie pour le monde. Jésus s’efface, non pour régner en tout puissant, mais pour nous laisser la place, pour que chacun puisse s’épanouir et comprenne que c’est ensemble, dans le partage de la Parole divine et dans le partage de l’Eucharistie que  nous retrouvons Jésus Christ.

À la fin de cette messe, nous serons envoyés pour témoigner, aux yeux de tous, de la foi qui nous anime. Nous ne pouvons pas nous contenter de rester entre chrétien à l'intérieur de l'Église. Notre témoignage doit rejoindre tous les hommes, reprenons notre route d’Emmaüs et annonçons la joie de la résurrection, là où nous sommes.