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Pour résumer les lectures de ce dimanche nous dirons : « Le Salut est offert à tous !»

Jésus s’est invité en terre étrangère, et une femme se tourne vers lui, sûre d’être entendue. Sa prière, sa foi est insistante, courageuse, humble et plus forte que l’apparent rejet de Jésus. Si cet apparent refus du Christ était là pour affiner la foi de cette femme, Jésus serait quelque peu cruel et sadique. Saint Augustin dit : « le Christ se montrait indifférent à elle, non pas pour lui refuser la miséricorde, mais pour attiser son désir. »

Si le Messie avait écouté immédiatement cette femme, elle aurait certes obtenu la libération de sa fille, mais elle et sa fille seraient restées dans l’anonymat le plus complet, leur vie aurait continué jusqu’à leur mort dans l’anonymat. Et, au contraire, voici que la foi de cette femme est montrée au monde. Jésus nous dit alors

l’importance de la prière sans se décourager.

 

Une Théologienne protestante, France Quéré, dit : « Jésus s’est fait homme jusque dans les préjugés, dans son pays on n’aime pas les cananéens… »

Avec audace et humour cette femme ne se laisse pas démonter, elle sent la bonté du maître, son cœur ne peut que céder à l’insistance délicate d’une mère qui souffre pour et avec sa fille.

Jésus fait voler en éclats les idées toutes faites, les idées reçues. Jésus va encore plus loi, la pureté rituelle qui séparait le monde juif du monde païen et qui plus est d’une femme est enlevée. La véritable impureté est le rejet de l’autre.

 

Qu’en est-il de nos relations entre nous, les uns avec les autres ? Osons-nous interroger sous le regard de Dieu et dire avec cette femme : Prends pitié de moi…Seigneur viens à mon secours. 

Nous avons célébré, il y a quelques jours, Marie montée au ciel. Qu’y a-t- il de commun entre Marie, notre Mère et cette femme de l’évangile ? Rien en apparence, tout les sépare, une seule chose les unit : la foi !

 

La foi de cette femme de l’évangile est cette ouverture du cœur, une confiance en celui qu’elle importune…

 

Quand tout est désespéré, une mère espère encore et toujours. Sa foi ouvre le cœur de Jésus aux païens.

Qui pourrait alors douter que cette femme, dont nous ignorons toujours le nom, soit repartie en louant Dieu et disant cet amour du Christ ?

Et nous, qui croyons déjà, portons, nous demande Jésus, cet amour de Dieu à tous les blessés de la vie.

Le remède donné dans l’évangile est plus que quelques miettes de pain… Il est la Parole de Dieu, il le Corps du Christ que nous recevons et portons, il est l’Esprit saint qui nous donne les mots et gestes nécessaires pour témoigner.

A l’invitation du Christ, changeons de regard sur ceux qui ne semblent pas de notre

bord et entendons Jésus nous dire encore : Aimez-vous comme je vous ai aimés, comme je vous aime !