Dieu qui nous a créés ; c'est lui qui nous a donné la vie. Mais n'oublions jamais qu'il nous a donné la responsabilité de la création et donc de nous-mêmes. Un jour, nous aurons à rendre des comptes.

 

Nous savons tous que la vigne demande beaucoup de travail ; il faut s'en occuper toute l'année. Isaïe le rappelle, le propriétaire de la vigne c’est Dieu, cette vigne, c'est le peuple d'Israël, c’est nous tous. Dans le texte d'aujourd'hui, le prophète nous montre le vrai visage de Dieu. Il a tout fait pour sa vigne. Mais cet amour passionné de Dieu est déçu : il attendait de son peuple le droit et la justice. Les hommes ont voulu devenir propriétaire à la place de Dieu. Le temps de la récolte est venu… Mais elle se trouve pourrie par le mensonge, la violence et la trahison. Malgré ses lourdes déceptions, Dieu continue à aimer son peuple. Tout au long de notre vie, nous sommes invités à reconnaître sa tendresse à notre égard. Malheureusement, notre réponse n'est pas toujours à la mesure de cet amour : la violence, la trahison, les accusations injustes continuent à empoisonner notre vie et celle de notre monde. C'est un affront à l'égard de Celui qui nous a aimés jusqu'à mourir sur une croix. Mais cet amour du Seigneur est bien plus grand que tous les péchés du monde. Il ne cesse de nous appeler à revenir vers lui de tout notre cœur. C'est à cette condition que notre vie pourra produire du fruit.

 

L’Évangile reprend cette image, si les paroles du Christ s’adressait aux pharisiens, il est aussi pour chacun de nous. Le Seigneur nous a confié les biens du Royaume, nous confie sa vigne, la création n’est pas achevée, elle nous est confiée au quotidien… Dieu n’est pas sur le dos des ouvriers, il nous laisse libres. Dieu est celui qui se donne, qui partage sa vigne, sa vendange, ses serviteurs, son fils… Dieu s’expose, se livre, il est celui que nous dépouillons, qui est mis à mort dans son Fils.  Dieu nous a confié la bonne nouvelle de l'Évangile. Elle doit être proclamée partout dans le monde entier. Il fait de nous ses enfants ; il met à notre disposition d'immenses richesses spirituelles ; il a mis sur notre route des frères et des sœurs à aimer. Si nous ne sommes pas fidèles à cette mission, elle sera confiée à d'autres.

 

Nous chrétiens d'aujourd'hui, nous sommes envoyés pour témoigner de l'Évangile du Christ. Mais nous ne devons pas oublier que nous ne sommes pas à notre compte. La mission n'est pas d’abord notre affaire mais celle du Seigneur. Nous vivons dans un monde qui cherche à le mettre dehors. Mais son amour crucifié sera plus fort que tout. C'est avec lui que notre vie portera du fruit. Puissions-nous être ces serviteurs qui accueillent les autres et partagent la récolte !

 

Dans l'Eucharistie, le Seigneur adopte une attitude totalement opposée à l'égoïsme possessif : "Ceci est mon Corps livré pour vous… Ceci est mon sang versé pour vous…" Demandons-lui qu'il soit toujours avec nous et nous toujours avec lui pour vivre pleinement de ce don