Dimanche 14 Juillet

« Ecoute la voix du Seigneur ». Sa voix, comme certains le pensent,  est-elle si  lointaine et si inaccessible.  Bon nombre ont l’impression de parler à Dieu comme à un mur ; Dieu ne répond pas, et comment, alors, savoir ce qu’il attend de nous ? Ainsi,  pouvons-nous avoir ce sentiment de l’absence de Dieu dans notre vie.

La réponse, nous la  trouvons dans la première lecture . Moïse nous fait comprendre que nous cherchons trop loin. La Parole de Dieu est toute proche ; elle est dans nos rencontres quotidiennes ; elle est aussi dans les projets qui naissent en nos cœurs. Oui, la Parole de Dieu est là au cœur de nos vies.  Mais trop souvent, nous hésitons à la mettre en pratique. On se dit qu’il vaut mieux ne pas chercher à entendre les appels auxquels on ne veut pas répondre.

Mais pour un fils de la Bible, la Parole de Dieu doit être écoutée, savourée et vécue à longueur de vie. A travers cette Parole de Dieu, c’est Dieu lui-même qui habite au plus intime du croyant. Pour le fidèle, cette Parole n’est pas un poids mais une joie. Elle n’est pas là pour nous écraser mais pour nous élever. Quand elle a pénétré dans notre vie, c’est comme une sève dans l’arbre ou une rivière dans la plaine. Tout fleurit et tout produit du fruit. Avant d’être un visage, Dieu est une voix capable de nous rejoindre au plus proche de notre cœur, de nous guider dans notre vie.

Dans l’Évangile  de ce jour, Jésus n’apporte pas des réponses toutes faites. Il fait appel à notre responsabilité. C’est à chacun de trouver la bonne réponse : « que dois-je faire pour avoir en héritage la Vie éternelle ? » A travers sa manière de répondre, Jésus nous montre déjà un chemin. C’est vrai, nous sommes facilement tentés de faire la leçon, de donner des réponses toutes faites et d’imposer notre point de vue. Jésus nous montre que le vrai dialogue doit respecter l’autre et l’aider à trouver ses propres réponses.

Et « qui est mon prochain » ? Jésus répond en nous racontant l’histoire de cet homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho. A son malheur physique et moral, s’ajoute pour lui une exclusion d’ordre religieux. Touché par des impurs, il est lui-même devenu impur.

Deux hommes, un prêtre et un docteur de la loi croisent le chemin de ce malheureux. Tous deux connaissent bien le commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais ils savent aussi que cet homme est devenu impur. Un simple contact avec lui les rendrait inaptes à la célébration du culte.  Ne leur jetons pas la pierre : nous sommes parfois nous aussi des donneurs de leçon ou des défenseurs de la loi.  Il est plus facile de dire la loi que d’approcher ou de rencontrer celui qui en est la victime.

« Lequel des trois a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » Il ne s’agit plus seulement du prochain que je dois secourir mais de celui qui m’a secouru. Avant d’aimer, nous devons reconnaître que nous sommes aimés. Nous ressemblons à cet homme qui est tombé et qui a besoin d’être secouru. Depuis notre naissance, nous avons bénéficié de l’amour de nos parents et de notre entourage. A l’origine de cette chaîne, nous trouvons Dieu lui-même. Il est le bon samaritain qui s’est manifesté par son Fils Jésus. Il s’est fait le prochain de toute l’humanité.

Nous retrouvons les bons samaritains de ce monde partout : ceux et celles qui s’occupent des malades, qui visitent les personnes âgées, qui chantent dans les foyers afin de donner un peu de joie et d’agrément aux personnes seules, qui se privent d’un ou de quelques jours de vacances pour se mettre au service des autres…

À chacun et à chacune d’entre nous, Le Christ dit : «fais de même… et tu auras la vie».  

«La loi du Seigneur n’est pas au-dessus de tes forces et hors de ton atteinte», affirme la première lecture. Être chrétien, c’est d’avoir le cœur et les yeux ouverts.

À la fin de chaque eucharistie, le Christ nous renvoie à nos occupations, à nos familles, à notre travail… en nous disant : «souviens-toi du bon Samaritain… et toi, va, fais de même, et tu vivras.»

Le prochain ce n’est pas l’autre ; c’est tout homme qui s’approche des autres avec bienveillance. Nous n’avons pas à faire un tri entre les hommes, ceux qu’il faut aimer et les autres. L’amour du prochain c’est la réconciliation avec ceux que Dieu aime. Il nous aime tous, même ceux que nous excluons.

En venant à l’Eucharistie, nous nous tournons vers le Seigneur pour lui dire que nous l’aimons. Toi qui ne cesses de prendre soin de nous, béni sois-tu et donnes-nous de te ressembler. Amen.