Qui n’a jamais été menacé par le découragement, surtout lorsqu’il s’agit de prier ?

Et Toi Jésus nous dit de prier sans cesse sans se décourager.

La prière n’est pas une formule magique qui nous permette de nous croiser les bras en attendant que Dieu fasse un miracle. La prière est là pour nous aider à bien nous préparer afin de nous préparer aux évènements de la vie, en sachant que même et surtout dans les périodes difficiles Dieu nous accompagne toujours, mais souvent dans ces cas-là, nous ne le voyons pas.

Aujourd’hui, des hommes, des femmes et des enfants crient vers Dieu. C’est le cri des malades, des persécutés, des affamés, de tous ceux et celles qui sont victimes des hommes, de la haine, de la violence et du mépris. Ils sont nombreux dans le monde ceux et celles qui connaissent le malheur, la souffrance physique et morale. Il se peut même que certains n’appellent pas Dieu, tellement ils sont désespérés. Mais leur détresse est comme une prière. Dans notre célébration de ce dimanche, nous rassemblons tous les appels de toutes ces personnes. Cette intercession qui monte vers Dieu, nous l’unissons à la prière de toute l’Église pour le monde.

Dans la première lecture d’aujourd’hui, nous avons l’exemple de Moïse qui prie pendant que Josué engage le combat contre les Amalécites. Moïse dit à Josué : « va combattre les Amalécites. Moi, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main ». Pour Moïse et pour Josué, la prière et l’action vont main dans la main.

« Prier pour obtenir la victoire et refuser de se battre est preuve de mauvaise éducation, dit Dieu (Charles Péguy). » Nous prions pour ne pas céder à la fatigue et pour avoir le courage de réagir avec détermination. La prière n’est pas là pour oublier nos problèmes. Au contraire, elle nous aide à les comprendre et nous donne la force de trouver des réponses adéquates.

Il ne s’agit pas ici de choisir entre la contemplation et l’action. Il nous faut vivre ces deux réalités à la fois. La prière est nécessaire pour soutenir notre action. Saint Benoît, le fondateur des Bénédictins, a voulu établir la vie monastique sur la prière et le travail. Et saint Ignace de Loyola proposait à ses Jésuites d’être des « contemplatifs dans l’action ».

Souvent, nous courons à droite et à gauche, pris dans l’engrenage des activités ou du toujours plus et de plus en plus vite. Nous n'avons plus le temps de nous arrêter, sauf au moment de l'infarctus. « Vous savez, moi, avec tout ce que j’ai à faire, avec tous mes engagements, je n'ai pas le temps de prier, je n’ai pas le temps de venir au caté, ni à la messe. Le dimanche matin est mon seul temps de repos...

Prier n’est pas une perte de temps, c’est une manière intelligente de remettre en perspective les nombreuses activités de notre vie de tous les jours.

La prière est la meilleure façon de retrouver un certain équilibre, tout en gardant un contact régulier avec Dieu. Elle nous rappelle que le Seigneur nous accompagne dans notre pèlerinage de vie. Nous ne sommes jamais seuls à faire face aux difficultés que nous rencontrons.

De toutes les formes de prière, l’invocation communautaire est probablement la meilleure et la plus efficace. C’est pourquoi l’Eucharistie a toujours été privilégiée par les chrétiens. À l’eucharistie, le jour du Seigneur, nous sommes réunis « en église » pour écouter ce que Dieu veut nous dire et recevoir la force du Seigneur. Ce ressourcement en église nous permet ensuite de retourner à nos familles pour affronter toutes les éventualités qui se présentent à nous.

La parabole de cet évangile se termine par une question posée à tous : “Le Fils de l’Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ?” Le pire ennemi de la foi c’est le découragement, c’est quand on devient blasé, quand on ne voit que ce qui va mal. Le Seigneur nous met en garde contre ce danger. Croire c’est s’obstiner dans la prière, c’est crier vers Dieu jour et nuit sans baisser les bras. Il ne manquera pas d’oiseaux de malheur pour semer le doute. Mais l’exemple de la veuve est là pour nous apprendre l’obstination.

Aide-nous Seigneur à dépasser le plan terrestre où nous nous installons trop facilement. Garde-nous dans ton amour. Au milieu de nos travaux, de nos joies et de nos peines, fais-nous vivre en enfants de Dieu.