Fête du Corps et du Sang du Christ.

 

Il est heureux que des chrétiens s’arrêtent à l’église pour un temps de prière.

Et chaque dimanche nous invite à faire un pas de plus. Les Évangiles nous disent que Jésus a voulu nous laisser sa présence sous la forme d’un repas.

Bien avant la venue de Jésus, le peuple d’Israël a été préparé à ce don de Dieu. Au cours de sa traversée du désert, il a vécu des moments difficiles. Il a souffert de la pauvreté, de la faim, de la soif. Mais Dieu ne l’a pas abandonné ; il lui a donné la manne, faute de quoi le peuple serait mort. Nous aussi, nous dépendons de Dieu, nous devons réentendre cet appel du Seigneur : « Souviens-toi… »

La mémoire d’un peuple, c’est un peu comme les racines d'un arbre. L’arbre vit grâce à elles. Les fleurs, les fruits et les feuilles peuvent tomber chaque année, mais les racines restent. L'avenir de l’arbre est dans ses racines.

Les eucharisties que nous célébrons doivent activer le souvenir de ce que nous sommes. Elles sont là pour nous rappeler ce que Dieu a fait pour nous, lui qui nous accompagne, dans les bonnes années comme dans les années plus difficiles : «Souvenez-vous... Faites ceci en mémoire de moi

Fête du souvenir, mais bien plus encore fête de l’unité. Comme le dit S. Paul : «À plusieurs, nous ne formons qu’un seul corps, car tous nous participons à ce pain unique.» (1 Corinthiens 10, 17)

Nous oublions souvent l’extraordinaire capacité de réconciliation de l’eucharistie.

 

Jésus n’est pas venu pour nous donner quelque chose mais pour se donner lui-même en nourriture à ceux qui ont faim de lui. Son amour est allé jusqu’au don de sa vie. Notre communion avec le Seigneur nous engage à l’imiter. Elle nous engage à faire de nos comportements et de toute notre vie un pain rompu pour les autres. C’est à une vie remplie d’amour que nous serons reconnus comme disciples du Christ.

À chaque messe, le Corps du Christ est notre nourriture. La présence de Jésus agit en nous. Avec lui, nous apprenons à vivre selon l’Évangile ; nous apprenons à aimer selon la mesure de Dieu ; il nous rend capables d’aimer aussi ceux qui ne nous aiment pas. Avec lui, nous apprenons à nous opposer au mal par le bien, à pardonner, à partager et accueillir. C’est là que nous trouverons la vraie joie.

Certes, nous n’en sommes pas dignes, mais nous en avons besoin. C’est en accueillant ce don que nous recevons la force et le courage pour continuer notre route ; comme Pierre, nous pouvons dire : « À qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la Vie éternelle ». Soyons dans la joie chaque fois que débute une Eucharistie. Et surtout, ne nous y habituons pas.

« Celui qui mange ce pain vivra pour l'éternité »

Chaque dimanche, nous sommes appelés à recevoir trois pains. Le premier est celui de la Parole de Dieu, Premier et Nouveau Testament. Le pain de l'Eucharistie vient ensuite. Il est le seul repas dont Dieu Lui-même s'est fait le Serviteur, car Lui seul pouvait choisir de se livrer ainsi. Le dernier pain est celui de la communauté : le Jour du Seigneur est le jour de la communauté, le jour où nous recevons des frères et des sœurs avec qui prier.

Voici la Fête qui nous invite à nous souvenir du rôle primordial que Dieu joue dans notre vie. Elle nous aide aussi à devenir une véritable communauté, dans l’unité et la diversité. Si nous partageons la vie du Christ, notre vie aura un goût d’éternité.

« Restez avec moi, Seigneur, car il est nécessaire de Vous avoir présent pour ne pas Vous oublier. Vous savez avec quelle facilité je Vous abandonne.
Restez avec moi, Seigneur, parce que je suis faible et j'ai besoin de Votre force pour ne pas tomber si souvent.

Restez avec moi, Seigneur, parce que Vous êtes ma lumière, et, sans Vous, je suis dans les ténèbres.
Restez avec moi, Jésus, parce que, dans cette nuit de la vie et des dangers, j'ai besoin de Vous. Faites que je Vous reconnaisse comme Vos disciples à la fraction du pain, c'est-à-dire que la communion eucharistique soit la lumière qui dissipe les ténèbres, la force qui me soutienne et l'unique joie de mon cœur.»  Padre Pio.