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Crions notre impuissance

En faisant d’abord comme la veuve de l’évangile. Les récits de miracles opérés par le Christ témoignent de ce cri : de l’aveugle de Jéricho au lépreux de Galilée, de Jaïre et sa fille mourante à Marthe et Marie... « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ! » Dans la tradition orientale, ce cri a façonné la prière dite de Jésus : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi pécheur ! »

Ce cri devient prière parce qu’il nous amène à nous confier à un autre. C’est la pauvreté de la créature devant la richesse du Créateur. C’est l’humilité du pécheur devant la miséricorde infinie du Seigneur. C’est la simplicité de l’enfant devant les bras ouverts du Père plein de tendresse…

Sans tarder, prions !

Dieu nous fait-il attendre ? Il semblerait bien que oui. Pourtant Jésus reprend sur un ton solennel : « Je vous le déclare, sans tarder il leur fera justice. » Dieu est déjà intervenu : la résurrection de Jésus a fondamentalement changé le cours de choses. Le mal, les famines, les pollutions, les pauvretés, les violences sont les derniers soubresauts de Satan déjà vaincu. Ils sont comme la lumière de ces étoiles mortes qui nous parvient seulement maintenant. La victoire est déjà acquise. Mais l’attente de cette pleine réalisation reste difficile. L’usure et la tentation de se décourager menacent : « le Fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

La prière nous invite donc à agir avec courage face à une situation dangereuse. Dans la première lecture d’aujourd’hui, nous avons l’exemple de Moïse qui prie pendant que Josué engage le combat contre les Amalécites. «Moïse dit à Josué: va combattre les Amalécites. Moi, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main». Pour Moïse et pour Josué, la prière et l’action vont main dans la main, marchent ensemble ! La prière est nécessaire pour soutenir notre action.

« Prier pour obtenir la victoire et refuser de se battre est preuve de mauvaise éducation, dit Dieu (Charles Péguy). » Nous prions pour ne pas céder à la fatigue et pour avoir le courage de réagir avec détermination. La prière n’est pas pour nous faire oublier nos problèmes. Au contraire, elle nous aide à les comprendre et nous donne la force de trouver des réponses adéquates.

Prier n’est pas une perte de temps, c’est une manière intelligente de voir et de vivre les nombreuses activités de notre vie de tous les jours.

La prière est la meilleure façon de retrouver un certain équilibre, tout en gardant un contact régulier avec Dieu. Elle nous rappelle que le Seigneur nous accompagne dans notre pèlerinage de vie. Nous ne sommes jamais seuls à faire face aux difficultés que nous rencontrons.

l’Eucharistie que nous célébrons, que nous faisons, et que nous partageons a toujours été privilégiée par les chrétiens. À l’eucharistie, le jour du Seigneur, nous sommes réunis « en église » pour écouter ce que Dieu veut nous dire et recevoir la force du Seigneur. Ce ressourcement en église nous permet ensuite de retourner à nos familles, à notre travail, pour affronter toutes les éventualités qui se présenteront à nous.

Soyons confiants dans la force de la prière !