11 FEVRIER 2018 Messe et Sacrement des malades


Le 11 Février 1958, il y a 160 ans, Marie apparaissait pour la première fois à Bernadette, la plus
pauvre famille et fille de Lourdes, sachant à peine lire et écrire, sans instruction, sans possibilité
d’aller à l’école… Quel parcours depuis…
Dans sa pauvreté, dans sa santé fragile, Bernadette rejoint les malades, en Bernadette, par Marie
Mère du Sauveur nous rejoignons le Seigneur.
Nous pouvons alors comprendre pourquoi ce 11 Février est devenu la journée mondiale des
malades. Il n’est pas d’autre lieu de pèlerinage où les malades ont une telle place et une telle
attention. Aussi nous pouvons regarder de plus près le message de Lourdes, ce temps des
apparitions, le silence de Marie, mais aussi surtout cet échange de regard très aimant entre Marie
et Bernadette. Marie, dit Bernadette, me regardait et me parlait comme on le fait entre grandes
personnes, avec respect et attention. Marie qui se penche sur Bernadette, comme sur chacun de
nous tous… Marie qui sourit et nous sourit… Quel regard cela devait-il être pour que Bernadette
n’ait qu’un désir, revenir à Massabielle, la hutte à cochons en ce temps là… ? C’est bien la
promesse qu’elle fait à Marie de venir ici quinze jours durant… Quel regard Jésus portait-il sur les
premiers disciples pour qu’à travers ce regard ils se mettent à le suivre ? Quel regard croisons-
nous, fixons-nous avec Marie et notre Seigneur ? Laissons-nous nous regarder par le Christ, par
Marie notre Mère, sans peur, sans recul, avec joie et tendresse…C’est déjà un premier message,
pour vous malades ou épuisés par la vie et l’âge, pour nous tous qui ne prenons pas toujours le
temps de ce face à face avec notre Dieu.
Bernadette voulut faire le signe de croix et elle n’y arriva pas… Marie fit le signe de croix et
Bernadette le fit à son tour… Marie prend à Bernadette ce qu’elle sait faire et le transforme en un
geste d’amour encore plus grand et plus fort… Malades, nous nous sentons souvent ralentis dans
nos gestes, voire incapables de faire ce que nous faisions auparavant… Marie nous invite à lui
donner tout cela pour le transformer en un amour encore plus grand.
Qu’entendons-nous encore à Lourdes : je ne vous promets pas d’être heureuse dans ce monde
mais dans l’autre. Quel éveil d’espérance, le Bonheur est à notre porte, il est notre avenir en
Dieu…Confions notre avenir au Seigneur notre Père !
Qu’entendons-nous aujourd’hui dans l’Evangile : les paroles de Marie à Jésus : ils n’ont plus de
vin… Comme Marie, avec Marie, nous présentons à Jésus nos manques, nos santés fragiles ou
fragilisées, nos vies et ses désirs de vie plus grande, plus forte plus aimante., présentons au
Seigneur nos frères et sœurs malades, sans oublier ceux qui sont restés chez eux aujourd’hui et
ceux qui sont en maison de repos ou de santé…
Nous entendons aussi les paroles de Marie aux serviteurs : faites tout ce qu’il vous dira… Pour
ceux qui sont en bonne santé entendons Jésus nous dire vois ton frère, ta sœur malade, isolée et
souffrant de solitude… soyons aussi près d’eux, allons à leur rencontre pour leur porter un peu
d’amour… Que nos cœurs ne soient pas sourds aux appels du Seigneur, ni aux appels de nos
frères et sœurs…
Puissions nous reprendre pour eux et avec eux ces paroles : Seigneur en tes mains j’ai tout remis,
je remets tout, la santé comme la maladie, la richesse comme la pauvreté, ce qui m’angoisse et
ce qui me peine, le bonheur comme la tristesse car tout est bien entre tes mains !
Enfin, il y a cinq ans, le Pape Benoît XVI annonçait qu’il renonçait à sa lourde charge…
aujourd’hui il nous livre ces quelques mots : « Je peux seulement dire que, dans le lent déclin de
mes forces physiques, je suis intérieurement en pèlerinage vers la maison », je vis comme « une
grande grâce » le fait « d’être entouré, pour ce dernier morceau de route, parfois un peu fatigant,
d’un amour et d’une bonté que je n’aurais jamais pu imaginer ».
Comment ne pas rendre grâce pour tout le chemin parcouru, pour tout ce que nous avons reçu et
si gratuitement…
Marie notre Mère, Mère de compassion, veillez sur nous, veillez sur tous nos frères et sœurs
malades.
Marie notre Mère, voyez vos enfants ici réunis et ceux qu’ils portent dans leur cœur, conduisez-
nous à votre Fils bien aimé notre lumière dans nos nuits, à votre Fils notre Sauveur !