Aujourd'hui, la parole du Seigneur nous aide à discerner qu'au-dessus de toutes les habitudes humaines il y a les Commandements de Dieu. Il est vrai qu'avec le temps qui passe nous avons tendance à déformer les conseils évangéliques et, délibérément ou non, nous les modifions et/ou les étouffons par le scrupule : «Et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d'autres pratiques: lavage de coupes, de cruches et de plats…» (Mc 7,4). Ce sont peut-être des gestes religieux que Jésus ne demande pas d’abandonner, mais que ces gestes ne détournent pas de l’essentiel.

Pour Jésus, la lutte contre l’impureté est avant tout une lutte intérieure ; c’est au-dedans de nous, au plus profond de notre cœur qu’il faut combattre les gestes impurs de l’égoïsme, de l’orgueil, de la violence et du mensonge.

De nos jours Saint Jean Paul II, au moment de demander pardon au nom de l'Eglise pour tout le mal que ses fils avaient causé tout au long de l'histoire, l'a exprimé dans le sens qu'ils « s'étaient éloignés de l'Evangile ».
«Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur » (Mc 7,15) nous dit le Seigneur. C'est seulement ce qui sort du cœur de l'homme, de notre for intérieur, qui peut nous rendre mauvais. C'est cette méchanceté qui corrompt l'humanité entière ainsi que nous-mêmes. Notre piété ne consiste pas juste à nous "laver les mains" (et rappelons-nous Pilate qui conduit Jésus Christ à la mort !) mais à garder notre cœur sans souillure.

Plus tard, Jésus nous révèlera que Dieu est un Père qui aime chacun de ses enfants. Son amour est pour tous sans exception. Si nous faisons du mal à quelqu’un, c’est contre Dieu que nous péchons. Plus un amour est grand, plus on voit ce qui l’offense. C’est important pour nous aujourd’hui. Nous vivons dans un monde qui souffre de la violence, de l’indifférence, du mépris et de toutes sortes de malheurs. Notre mission c’est d’y vivre autrement et d’y porter l’amour.

Dans sa lettre, saint Jacques s’adresse à des nouveaux baptisés qui vivent en milieu païen et hostile. Il les invite précisément à y vivre autrement.

 

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus l'exprime d'une manière positive dans ses Manuscrits biographiques : « En contemplant le corps mystique du Christ, j'ai compris que l'Eglise a un cœur brûlant d’amour ». D'un cœur qui aime jaillissent de bonnes œuvres bien concrètes qui aident ceux qui en ont besoin « car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger... » : Mt 25,35).

En ce jour, nous renouvelons notre attachement au Christ et à son Évangile. Ce que Dieu attend de nous, c’est que chacun donne le meilleur de lui-même. Le plus important c’est que nous soyons tous les jours habités par cette présence du Christ dans notre vie. C’est avec lui que nous apprendrons à déjouer les pièges du formalisme et à donner la première place à sa Parole. Il veut nous voir pratiquer librement ces deux grands commandements : L’amour de Dieu et l’amour de nos semblables comme nous-mêmes. Tout cela se trouve résumé dans le célèbre mot de saint Augustin : “Aime et fais ce que tu veux.”