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Dimanche dernier, Jésus nous invitait à l’écart pour un brin de repos et la foule partait à sa rencontre… Ainsi Jésus pris de pitié enseignait. Il avait franchi l’autre rive du lac comme pour nous dire la traversée des grandes eaux de la mort, des ténèbres.

Aujourd’hui, avec lui, nous sommes invités à gravir la montagne, à nous élever un tant soit peu, comme pour nous rapprocher de Dieu, élever nos âmes vers notre Père, comme pour prendre un peu de hauteur ou de fraîcheur, comme pour mieux regarder la vallée, comme pour mieux aussi se pencher sur nous frères en humanité.

Il gravit la montagne nous rappelant l’arche de Noé qui s’est posée sur la montagne, elle était déjà semence du monde nouveau.

Jésus gravit la montagne comme Moïse la gravit pour y recevoir les tables de la Loi, Jésus nous conduit vers l’accomplissement de la Loi, AIMER comme Dieu, aimer en Dieu…

C’est encore un autre peuple qui doit naître de la montagne, du creux des rochers. Il nous faut aller avec Jésus pour approfondir notre foi et faire grandir notre amour.
Jésus gravir la montagne comme il gravira le calvaire pour donner ce qu’il a, tout ce qu’il a, lui-même.

Le peuple a faim et Jésus le sait, le peuple crie son appétit de vivre et Jésus ne l’ignore pas, il veut le rassasier. Jésus va de cette nourriture terrestre nous conduire tous ces dimanches à une nourriture céleste, intérieure qui nous permet de bien voir avec le cœur.

La vie va passer par un jeune garçon parce qu’un enfant connaît plus que tout le monde, la fringale de vivre. Cinq pains et deux poissons ce n’est qu’une semence, et Jésus nous fait asseoir par terre comme on met le grain en terre. La semence va lever comme l’herbe fraîche du sol est abondante. Jésus multiplie les pains les poissons, voici la victoire de la vie, la profusion du vivant, il y en a eu autant qu’ils en voulaient…

Pour Dieu agisse il faut que l’homme apporte quelque chose, ou s’abandonne à Lui, tel le malade qui supplie… Il faut que l’homme que nous sommes, apporte ce qu’il a et le peu qu’il a n’est rien en proportion avec le don du Seigneur Dieu !

Dieu nous donne en nous faisant donner car pour recevoir l’homme doit se faire accueil et entrer dans le mouvement logique du don, c’est le secret de vie trinitaire ; le secret de tout baptisé au nom du Père du Fils et de l’Esprit Saint !

Comme l’enfant Jésus donnera ce qu’il est, ce qu’il a : lui-même !

Mais la foule, au lieu de suivre Jésus comme le faisaient les boiteux, les aveugles, les sourds, les muets, les malades, veut s’accaparer Jésus et l’enfermer dans un rôle de roi. Jésus va alors se retirer seul dans la montagne… voici l’heure de l’agonie qui se dessine déjà… Jésus n’est pas compris, ni accueilli pour ce qu’Il est vraiment.

L’Eucharistie, à laquelle Jésus veut nous conduire, ne commence pas par un rite mais par l’écoute de la faim des hommes. Apprenons à écouter la faim des uns et des autres pour la présenter à Jésus et nous pourrons alors nous approcher de la table du Seigneur et y convier nos frères.

Que Jésus ouvre à chacun de nous, à chacun des autres que nous rencontrerons un appétit, une faim de Dieu, une faim de la Vie éternelle.

Vient Seigneur creuser notre appétit de Toi !