Ai-je envie, avons le désir de voir, de rencontrer Jésus ?

Jéricho, une oasis au milieu du désert, ville atypique, 300 m au dessous de la mer, ville parmi les plus anciennes. Jésus, aujourd’hui traverse cette ville et monte vers Jérusalem.

Zachée nous surprend, il n’a qu’un désir, voir Jésus. Il court devant, il monte sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là.

Ainsi monterai-je sur l’arbre pour rencontrer Jésus ? Me mettrai-je à l’écart pour être seul à seul avec Lui, même en étant au milieu de l’assemblée comme en ce moment ?

Et tout se passe autrement. Jésus s’invite au grand dam de la foule : Jésus va chez des gens non fréquentables. Il aurait mieux fait d’aller dans une bonne famille bien pratiquante…La foule ne regarde que le passé de Zachée, elle ne lui laisse aucune chance de conversion.

Qui suis-je pour porter un jugement sur l’autre ?

Jésus ne cesse de dire, de montrer qu’il est venu pour tous, il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus, ceux que je considère comme perdu. Mais en portant cet avis sur mon prochain, je me mets dans le même panier, qui me dit que je suis meilleur que lui ? Comment le saurai-je ?

Jésus nous rappelle que lorsque nous jugeons les autres, nous avons tendance à ne voir que l’aspect négatif de leur conduite et nous sommes aveugles à ce qu’il y a de bon chez eux. Jésus fait ressortir ce qu’il y a de meilleur, comme il l’a fait chez Marie Madeleine, la samaritaine, Nicodème, la femme adultère, le bon larron, Pierre et les autres apôtres. Le Seigneur voit plus loin que nos faiblesses, nos lacunes et nos péchés. Il voit ce que nous pouvons devenir. Ce n’est pas le passé qui l’intéresse mais l’avenir.

Jésus nous invite ensuite nous aussi à descendre de notre arbre, car il veut venir chez-nous. Un seul peut monter sur l’arbre de la croix et nous précéder. Jésus nous invite à garer les pieds sur terre même si nous élevons notre cœur, notre esprit vers Lui.

Comme Zachée, nous avons tendance à juger le monde de haut, de notre lieu d’observation. Nous savons toujours très bien ce que les autres doivent faire : la famille, les voisins, les politiciens, les professeurs, les curés, les bénévoles… Le Seigneur nous invite ce matin à quitter notre lieu d’observation pour entrer chez nous avec lui. Là nous serons en mesure de mieux évaluer notre propre comportement. Nous verrons ce qui ne fonctionne pas bien dans notre vie, et nous serons moins tentés de juger et de condamner les autres.

Jésus nous offre aujourd’hui son amitié, comme il l’a offerte à Zachée dans la ville de Jéricho : «Descends vite, car j’aimerais aujourd’hui demeurer chez toi.»

En venant chez nous, il nous fait confiance bien au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Il rejoint notre assemblée pour nous dire tout l’amour de Dieu pour nous pauvres pécheurs. Avec lui, c’est le salut de Dieu qui entre dans nos maisons. Il nous suffit  d’accueillir le Christ qui frappe à notre porte. Que notre rendez-vous à la messe et à l’adoration nous transforme comme il a transformé le publicain de Jéricho.

Nous avons à nous revêtir en ces temps pleins d’incertitudes et de violence, d’amour et de tendresse, de bonté et de miséricorde. C’est là le chemin de la foi, de l’espérance et de la charité que Jésus nous indique par sa vie et ses paroles. Il n’y a pas d’autres chemins que celui de l’amour du prochain qui est indissociable de l’amour de Dieu.

Jésus nous offre aujourd’hui son amitié : «Descends vite, car j’aimerais aujourd’hui demeurer chez toi.» Saurons-nous l’accueillir ?