1er DIM AV

Fin et commencement ! Fin des temps et début des temps se rejoignent, pourquoi ?

Les évangiles de la semaine nous ont parlé de la venue du Fils de l’Homme qui sauve et qui établit son royaume de justice et de paix.

Aujourd’hui l’Evangile nous parle d’accueillir celui qui est déjà venu, qui est là et qui reviendra encore.

Entendre ou parler d’un monde où l’homme n’est plus jamais seul, d’un monde juste et fraternel, nous avons le sentiment d’utopie… Nous avons encore l’impression que c’est le même monde qu’hier, que rien n’a changé. Et pourtant, quelque chose a changé et doit changer en ce temps de l’Avent. Quelqu’un doit changer en accueillant Dieu dans sa vie. C’est le Fils de l’homme qui doit changer, c’est son cœur de pierre qui doit devenir un cœur de chair. C’est notre cœur empli de manques de pardon et de miséricorde, empli de rancune, de jalousie, d’égoïsme et de violence qui doit changer et se transformer pour accueillir la venue du Messie dans le monde. Car, dans l’Ancien Testament, le Fils de l’homme a deux visages : le visage du Messie et du Sauveur, le visage de Jésus, mais il a aussi le visage de chacun d’entre nous, de chaque personne qui accueille Dieu dans sa vie. Dieu appelle le prophète Ezéchiel : « Fils d’homme »

Noël c’est la fête de l’incarnation, celle de Dieu fait homme mais aussi celle de l’homme dont le cœur se fait chair et retrouve sa ressemblance et son image avec celui de Dieu. Voilà ce à quoi nous devons nous préparer en ce temps de l’Avent : Accueillir Dieu dans notre cœur, accueillir Dieu qui vient établir son règne dans le cœur de tous les hommes et produire les fruits dont nous parlent Isaïe et saint Paul. Noël, c’est la fête du Fils de l’homme, la fête de Dieu et de l’homme réconciliés en un seul cœur.

Au temps de Noé, la méchanceté des hommes se multipliait sur terre, et encore aujourd’hui. Au seuil de ce temps Jésus souligne la banalité des comportements : manger, boire, se marier, travailler c’est le lot quotidien… Mais tomber dans l’indifférence, l’ignorance, l’insouciance creusent tout doucement le lit de la violence parce que nous ne reconnaissons pas la gravité des situations.

Nous ne monterons pas dans l’arche de Noé ! Mais que ferons-nous de l’arche de Jésus Christ, son Eglise ? Allons-nous l’abandonner dans la tourmente, et laisserons-nous Jésus seul à la barre ?

Dieu sait très bien que la méchanceté ne s’arrêtera pas de sitôt. Mais Dieu s’engage à ce que l’œuvre de mort n’aura pas le dernier mot.

Voici la longue patience de Dieu à travers l’histoire humaine, partageons la et vivons dans l’espérance, et restons éveillés aux merveilles de Dieu.

En écoutant l’Évangile, nous pensons peut-être à toutes les arches de Noé de nos magasins. Depuis les peluches jusqu’aux jouets électroniques, c’est un véritable déluge de gentillesse, de douceur et de rêve qui se prépare. Mais l’Évangile nous parle d’un autre déluge, celui qui est resté dans les mémoires. La Bible nous raconte comment Noé avait assisté à la montée inexorable des eaux. Il avait pris ses dispositions. Mais les gens qui ne s’étaient douté de rien ont tous été engloutis.

Dans nos villes bientôt ou déjà inondées de lumière en pleine nuit, envahies par la verdure des sapins et par la musique commerciale ; beaucoup ne se doutent de rien : c’est le temps des fêtes. Mais un jour, c’est l’accident, la catastrophe : “Veillez donc, nous dit Jésus ; tenez-vous prêts vous aussi”. Nous savons tous que nous ne devons pas nous endormir au volant de notre voiture, ne prenons pas le risque de nous endormir au volant de la conduite de notre vie.

Veiller c’est agir sur tout ce qui doit changer dans notre vie ; c’est rejeter toutes les formes d’égoïsme et d’indifférence ; c’est renoncer aux comportements qui nous détournent de Dieu et des autres. Mais le plus important, c’est de revêtir le Christ et nous laisser habiter par l’amour et la Lumière qui sont en lui.

L’eucharistie qui nous rassemble, c’est encore et toujours le Christ qui vient. Plus nous participons à l’Eucharistie, plus nous revêtirons le Christ. Il veut que nous soyons avec lui pour le rejoindre dans son éternité. “Donne à tes fidèles, Dieu Tout-Puissant, d’aller avec courage sur les chemins de la justice à la rencontre du Seigneur.” Amen