Mercredi des cendres

Comment voir ce nouveau départ… ce temps de conversion… cette route vers Pâques ?

Si certains pensent ou disent à quoi bon, encore un brin de morale, d’efforts, de résolutions que nous ne tiendrons pas, d’attentions que nous porterons un temps aux autres, aux plus démunis… il nous faut regarder la réalité des cendres.

C’est ce qui reste quand tout a été consommé… Qu’est ce qui est consommé sinon le mal qui demeure dans notre cœur ? Sinon le non amour ? Sinon la tiédeur…

Et si nous pensions un temps au feu qui produit ces cendres ! Le feu de l’amour divin ! Le feu d’Amour qui couve sous la cendre, cet amour de Dieu toujours offert.

Et pour commencer ce carême il nous faut aussi regarder le but : être comblé au soir de Pâques de l’amour de Dieu, ce Dieu qui pardonne tout, dans la mesure où nous acceptons de le lui demander et d’accueillir ce pardon… Laissons-nous, nous réconcilier avec Dieu, laissons-nous, nous réconcilier avec les autres. Il y a certainement un ou des pardons à demander comme à donner, sinon où sera la réalité des enfants de Dieu que nous sommes ? Quelle souffrance pour ce cœur de Dieu qui voit ses enfants qui ne savent plus s’aimer, se supporter, se pardonner…

Ce qui revient comme un refrain dans l’évangile de ce jour, que nous connaissons si bien, ce sont ces mots : ton Père est présent, il voit et il sait.

Oui l’amour de Dieu est présence, cette présence est généreuse sans fin, elle est toute proche et n’hésite pas à se donner.

Aimer n’est ce pas partager en tout le sort du bien aimé, il rend semblable et il abat les murs, les distances qui peuvent séparer deux êtres qui s’aiment, qui peuvent séparer les uns des autres.

A la suite du Christ, dans cet élan d’amour nous reconnaissons que nous nous sommes égarés un brin sur le chemin, mais l’Amour de Dieu est plus fort que tout, il est personnifié en Jésus et il nous appelle.

Dans cet élan d’amour, nous sommes, nous devenons un cœur qui prie, un cœur qui s’ouvre et qui va vers le pauvre et vers le pécheur.

Interrogeons-nous, interrogeons le Seigneur : quel frère, quelle sœur, Seigneur vas –tu mettre sur mon chemin pour que j’en prenne soin ?

Si la prière, aujourd’hui est devenue presque du domaine du privé, il nous faut alors retrouver la communauté. Car le danger, aujourd’hui, est bien de dire je n’ai pas besoin de la communauté pour prier, je peux prier chez moi tout en ne le faisant pas.

La communauté a besoin de tous pour avancer en amour, et grandir dans la foi.

En ce temps de carême prenons aussi  le temps de relire l’invitation du pape François, son message de ce jour : la Parole de Dieu est un don ! L’autre est un don !

Accueillons ces dons qui nous faits, et travaillons à leur épanouissement et non à un enfermement dans le placard bien fermé au fond de notre cœur ou de notre vie.