Ne nous y trompons pas, le feu de Dieu n’est pas destructeur ! Dans le livre de l’Exode, nous lisons l’épisode du buisson ardent : il nous dit l’amour passionné de Dieu qui a vu la misère de son peuple et qui veut le sauver. C’est ce même feu dévorant qui animait le prophète Jérémie lorsqu’il s’adressait à son peuple de la part de Dieu.

Ce feu que le Christ désire voir s’allumer, c’est celui de l’amour qui est en lui. Tout l’Évangile nous dit cet amour passionné de Jésus pour son Père et pour tous les hommes : il « nous a aimés comme on n’a jamais aimé ». Son amour pour chacun dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Il y aussi le feu de la Pentecôte que nous recevons : à nous de l’entretenir de l’attiser. Il ne suffit pas d’être un bon pratiquant. Il importe que toute notre vie se transforme en feu.

Ce feu c’est aussi celui qui réchauffe. Nous pensons aux disciples d’Emmaüs lors de leur rencontre avec Jésus ressuscité. Ils ne l’ont pas reconnu à ce moment-là ; mais leur cœur était tout brulant quand il leur expliquait les Écritures. Nous aussi, nous pouvons répandre ce feu de l’Amour en réconfortant les désespérés de notre monde.

Ce feu est également une lumière qui éclaire notre vie et lui donne un sens nouveau. Cette lumière qui nous est donnée pour la porter et la rayonner dans ce monde qui en a tant besoin. « Il ne fait jamais nuit là où on s’aime » dit un proverbe africain.

Le feu de Dieu est de purifier. Il réduit en cendres tout ce qui est inutile. Il vient décaper tout ce qui est contraire à l’amour. Jérémie le prophète ne prêchait pas la défaite mais l’écoute du Seigneur. L’unique défaite c’est l’éloignement du Seigneur et de sa loi.

 Le plus important c’est de fixer notre regard sur le Christ vainqueur de la mort et du péché. Nous sommes tous appelés à participer à ce triomphe de l’amour de Dieu.

Les épreuves du prophète Jérémie et celles des premiers chrétiens sont toujours d’actualité. La foi au Christ entraîne des risques. Dans une même famille, il y a ceux qui adhèrent au Christ et ceux qui le rejettent. Sa parole nous invite à prendre position contre tout ce qui est contraire à l’amour, y compris à l’intérieur de nos familles. Et combien sont en danger de mort à cause de leur foi en Jésus Christ.

Le vingtième siècle est celui qui a connu le plus de martyrs.  Leur témoignage ne cesse de nous interpeller. Vis-à-vis de Jésus, il n’y a pas de compromis possible : Ou bien on se tourne vers lui et on s’efforce de le suivre, ou bien on regarde vers soi-même et vers le profit, le confort… et alors le feu s’éteint.

Pour remplir sa mission, l’Église a besoin de chrétiens vraiment passionnés de cet amour qui est en Dieu. François Mauriac disait : « Si vous êtes un disciple du Christ, beaucoup se réchaufferont à ce feu. Mais les jours où vous ne brûlez pas d’amour, d’autres mourront de froid. » Puissions-nous laisser nos cœurs s’embraser de cet amour qui est en Dieu.